Le départ du directeur général de l’Arcep chez Google, prochainement suspendu ?
Le feuilleton continue au rythme que la polémique enfle. Annoncé du côté de Google France, il y a deux semaines, et de ce fait en passe de quitter la direction générale de l’Arcep, Benoît Loutrel s’est attiré les foudres notamment de la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly, jugeant alors cette nomination comme « une menace pour la souveraineté numérique de la France » et « une source de conflit d’intérêts. »
La Présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication avait notamment souhaité que « l’Arcep et le gouvernement fassent la lumière sur le contrôle déontologique qui a été, ou non, opéré autour de cette nomination et que soit précisé dans quelles mesures cette fonction au service d’intérêts privés ne saurait se faire au détriment des intérêts supérieurs de la France.»
Il semblerait donc que la commission qui avait en première instance donné son feu vert à Benoît Loutrel afin de rejoindre les rangs de Google France, ait finalement écouté les doléances de la sénatrice de la Seine-Maritime. En effet, la commission déontologique a rapporté à La Tribune qu’elle se « réunira le 14 février pour arrêter sa décision ». Google de son côté, paraît léthargique et se refuse de commenter toute «nomination et mouvements dans les ressources humaines ».
La question de la légalité du transfert d’un agent public dans le secteur privé sera sans doute remise sur la table même si l’Autorité de régulation n’a aucun pouvoir de surveillance ni de contrôle sur le géant américain. Que nenni, l’instance a sans nul doute toutes les cartes en main afin de se prononcer.