Bouygues, Free et SFR ont indiqué à Sébastien Soriano, président de l’Arcep, qu’ils allaient consacrer des investissements importants à la fibre
Interrogé par les Echos, le président de l’Arcep, Sébastien Soriano confie avoir l’espoir de voir naître un nouvel élan pour le secteur, mais qu’il faut renouer avec les investissements. "En termes de couverture du territoire, on n’est pas au niveau : le classement de la France est désastreux dans le très haut débit et en 4G."
Et, il a d’ailleurs fixé un objectif aux opérateurs en juin, qui est de construire 10.000 nouveaux sites 4G dans les trois ans. Actuellement, il y en a 65.000.
"La 5G, il faut la préparer dès aujourd’hui"
Mais côté stratégie des opérateurs, même si pour lui Orange a le droit de se développer dans la banque et SFR dans les médias, "il ne faut pas se tromper de boussole. La 5G, il faut la préparer dès aujourd’hui. Ma crainte c’est que les opérateurs télécoms soient moins focalisés sur les réseaux".
Cependant, Orange est en avance puisqu’il a déployé plus vite la fibre dans les zones denses. Mais dans le reste du territoire, il n’a pas forcément intérêt à faire migrer ses abonnés ADSL vers la fibre. L’opérateur pourrait donc imposer son rythme. Sébastien Soriano confie que l’"on ne peut pas se permettre qu’un opérateur décide pour l’ensemble du marché".
L’Arcep veut donc une accélération dans le déploiement pour ne pas avoir besoin de 20 années pour faire migrer tous les abonnés ADSL vers la fibre. Par conséquent, dans les zones denses où les opérateurs se plaignent d’avoir des difficultés à rentrer dans les immeubles, Orange va devoir les aider à se raccorder.
Le réseau des entreprises est le maillon faible
Le président de l’Arcep déclare aussi que "Bouygues, Free et SFR m’ont indiqué qu’ils allaient consacrer des investissements importants à la fibre". Ce qui devrait empêcher le prix du réseau de cuivre qu’Orange loue à ses concurrents de changer, d’augmenter, le temps que les autres opérateurs montrent de la volonté.
Dans ce développement, le réseau des entreprises est le maillon faible. "Il faut profiter du déploiement en cours des réseaux FTTH pour développer un marché de masse de la fibre pour les TPE et PME". Les offres actuelles, qui leur sont destinées, sont trop chères et parfois trop complexes. Sébastien Soriano souligne tout de même que le prix pourrait être divisé par 5 en prenant en compte les besoins des entreprises.
Aujourd’hui, les services aux entreprises représentent un tiers du marché des télécoms en France. Orange en contrôle 60 %. "Il faut d’abord renforcer le numéro deux, SFR. Mais il existe aussi une multitude de petits opérateurs spécialisés dans les télécoms pour entreprises qui peuvent apporter de l’innovation et de la créativité au marché".
Source : les Echos