La Fédération Française des Télécoms (FFT) a fait part, dans son étude annuelle sur la santé du secteur, que celui-ci est au bord de la "rupture", comme en fait part La Tribune. Ceci entraîne donc des plaintes des télécoms. L’objectif de la FFT, dont Free ne fait pas partie, serait donc d’avoir les faveurs du prochain Président élu.
Régis Turrini, président de la FFT, déclare ainsi qu’"on est arrivé à une forme de point de rupture. C’est difficile de continuer à investir et de fournir des services sur tout le territoire : on déploie toujours plus d’infrastructures en payant plus d’impôts alors que les prix n’arrêtent pas de baisser".
En 2015, les opérateurs français ont investi 7.8 milliards d’euros
Le président de la FFT illustre ses propos à l’aide de l’étude annuelle, réalisée par le cabinet de conseil Arthur D. Little. Il indique notamment qu’en 2015, sans prendre en compte les achats de fréquences, les opérateurs français ont investi 7.8 milliards d’euros, soit 22 % de leur chiffre d’affaires. Cette somme était de 7 milliards un an avant.
"Les investissements, c’est le fondement du métier. Si vous n’investissez pas, vous en subissez immédiatement les conséquences en terme de qualité de réseau, donc en terme de pertes de clients et de baisse de chiffre d’affaires." Et Régis Turrini, qui est aussi secrétaire général de SFR, peut illustrer par la perte de 2 millions de clients de l’opérateur, à cause d’un réseau dégradé suite à une interruption des investissements dans le réseau.
Mais les dépenses réalisées doivent faire face à des revenus en baisses. Ceci est dû à une guerre des prix qui fait rage depuis l’arrivée de Free en 2012, mais aussi à des promotions de Noël multiples. "Pour le prix d’un café, aujourd’hui, vous avez un abonnement 4G avec appels illimités et 20 Gigas de data tous les mois. Mais l’industrie des télécoms n’est pas véritablement payée" déclare Régis Turrini dans les lignes de la Tribune.
"Plus vous investissez, plus vous payez de taxes"
Pour lui, la fiscalité "ne va pas dans le bon sens". L’impôt sur les sociétés des opérateurs est passé de 2 milliards à 1 milliard de 2012 à 2015, ce qui est normal pour la FFT puisque les opérateurs ont gagné moins. Mais le souci vient de la fiscalité spécifique des opérateurs, qui est restée à 1.2 milliard d’euros par an. Une somme qui devrait, pour le président de la FFT, suivre la baisse d’activité.
La FFT s’est opposée en octobre à une nouvelle augmentation de la taxe télécoms pour financer l’audiovisuel public. Pour Régis Turrini, certains impôts "sont des paradoxes en soi". Il cite notamment la taxe Ifer, qui vise les antennes et indique que "plus vous investissez, plus vous payez de taxes" et il espère obtenir "un plafonnement".
La FFT estime que les pouvoirs publics ont une part de responsabilité dans les difficultés des opérateurs. "Comme on est obligé d’investir et que les revenus stagnent ou baissent, il y a un problème au niveau de l’Ebitda. Cela se concrétise par un effort considérable sur la productivité et sur des pertes d’emplois".
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