Free estime qu’il est “impossible de reconduire ces chaînes (du groupe TF1) sans avoir clarifié” la situation de rémunération des éditeurs par les FAI
Suite à notre article concernant l’inquiétude de SFR, Iliad et Orange face à TF1 et M6 qui veulent faire payer la diffusion de leurs chaînes, Satellifax a publié un article apportant plus de précisions sur la réaction d’Iliad.
Ainsi, le groupe s’est exprimé sur ses préoccupations, lors de l’audition de jeudi dernier au CSA, et estime "impossible de reconduire ces chaînes sans avoir clarifié" la situation de rémunération des éditeurs par les FAI. Maxime Lombardini, le DG d’Iliad/Free, se dit préoccupé et ajoute que "s’il y avait seulement la TNT, tout le monde ne recevrait pas ces chaînes. Les réseaux filaires permettent une couverture très large et le développement de services comme le replay. Cette évolution est une source de croissance et de modernité pour les éditeurs."
Il estime que le système a aujourd’hui trouvé son équilibre et qu’une relation pacifique existe avec les éditeurs. "Nous craignons que cet équilibre précieux soit rompu".
"Rien ne justifie ce changement de modèle"
Maxime Lombardini a ensuite expliqué que la première chaîne leur avait envoyé "une grille en fonction du nombre d’abonnés, avec un minimum garanti". Un montant qu’il juge considérable. Il précise que "rien ne justifie ce changement de modèle" et souligne que les éditeurs "ne paient pas pour l’utilisation des fréquences de la TNT" alors que les opérateurs de téléphonie mobile ont déboursé 3 milliards d’euros pour les fréquences de la bande 700 MHz.
Le DG d’Iliad en vient à demander "de clarifier le fait que la licence gratuite est la contrepartie de la mise à disposition des chaînes" sur l’ensemble du réseau.
Iliad se voit dans l’impossibilité de distribuer ces chaînes s’il y a désaccord, puisqu’il y aurait "une atteinte au pluralisme" étant donné que les gens ne pourraient plus en profiter. La rémunération entraînerait "une modification substantielle des modalités de financement" des chaînes, ce qui pourrait ensuite donner la possibilité de "retirer l’autorisation d’émettre" de ces chaînes.
Interrogé par le CSA concernant une possible coupure du signal de TF1, début 2017, Maxime Lombardini a précisé que celle-ci pourrait arriver "probablement pas en janvier, mais un peu plus tard". Il précise par ailleurs que "les télécoms sont un marché concurrentiel et qu’il n’est pas improbable que l’un des distributeurs signe." En précisant que "Bouygues Telecom est une filiale de TF1 et n’a pas demandé à être entendue" par le CSA.