Pourquoi Canal Plus se lance-t-il dans le low cost avec Free ? C’est la question que s’est posé BFM Business, après l’annonce faite aujourd’hui de proposer CanalSat pour 2 euros de plus dans l’offre Freebox Révolution de Free. Un bouquet télé vendu normalement 24.90 euros. Le groupe espère ainsi conquérir près de 3 millions de nouveaux clients.
Pour un bref rappel des informations données hier, l’offre Freebox Révolution passera ainsi de 37.97 € à 39.99 € en novembre, pour les personnes qui souhaitent bénéficier de CanalSat. Ainsi les abonnés pourront avoir 50 chaînes supplémentaires. Free proposera d’office de passer à la nouvelle offre.
Canal Plus espère ainsi séduire massivement les abonnés et devrait lancer une offre similaire avec Orange. Cette dernière devrait comprendre 30 chaînes de CanalSat exclusives pour 10 euros. Cependant seuls les abonnés en fibre optique pourront en bénéficier, contrairement à Free qui le propose en ADSL.
Free pourra cependant espérer se différencier de ses concurrents par rapport au contenu, proposer un forfait plus cher aux abonnés et donc augmenter son revenu par abonné.
Doubler son nombre d’abonnements
CanalSat espère ainsi pouvoir doubler son nombre d’abonnements. Cependant le bouquet ne touchera plus grand-chose sur ses clients low cost. Mais il doit continuer à rémunérer les chaînes de ce dernier, comme c’est le cas pour Eurosport qui touche 50 millions.
Canal Plus abandonne, avec ces offres, au fournisseur d’accès toute la relation avec le client, prestation appelée autodistribution. Cette prestation justifiait que CanalSat touche une commission élevée d’environ 20 % du prix hors taxe. Au final, la rentabilité de CanalSat (250 millions de profits sur 1.5 milliard d’euros de chiffre d’affaires) va obligatoirement en pâtir.
Cette offensive low cost touche aussi Canal Plus. Une offre à 20 euros par mois et sans engagement a été lancée, après avoir été testée depuis juin. Cependant elle est limitée à 50.000 clients et concerne uniquement la réception sur ordinateur et smartphone.
Une stratégie qui avait déjà été utilisée en 2011
Le directeur général, Maxime Saada a expliqué cette démarche au Figaro : "Nous parions sur l’effet volume. Il faut avouer que jusqu’à présent nous ne nous adressions pas à tous les segments de la population. Du coup, le taux de pénétration des offres du groupe n’atteint que 20 % de la population française, contre 44 % pour Sky en Grande-Bretagne. Et nos offres ne touchent que 10 % de la base abonnés des opérateurs télécoms. Avec cette nouvelle politique commerciale, nous pouvons potentiellement doubler notre nombre d’abonnés". Soit passer de 5.4 millions à 10 millions d’abonnés dans les 3 ans.
Une stratégie qui n’est cependant pas nouvelle puisqu’elle avait déjà été utilisée par les anciens dirigeants en 2011, lors de leur cotation avortée. Pour conquérir les clients, une série d’offres low cost avait été lancée comme un abonnement à 15 euros, une offre à 10 euros et même un abonnement par carte pré-payée.
Cependant, aucune de ces offres n’a eu le succès attendu et elles ont toutes été arrêtées. "Cette stratégie low cost n’était pas rentable : le chiffre d’affaires perdu n’était pas compensé par les recrutements d’abonnés", explique un cadre.
La chaîne était alors revenue en arrière, en reprenant son offre premium à un prix élevé.
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