Orange, SFR et Bouygues Télécom inquiétés par la fraude au micropaiement sur mobile
Les fraudes au micropaiement peuvent aujourd’hui atteindre des centaines d’euros, comme le partage Les Echos. Et les consommateurs mettent du temps à s’en rendre compte. En effet, c’est seulement une fois la facture de l’opérateur reçue que l’escroquerie est démasquée, mais les responsables ont souvent déjà disparu.
On commence par surfer sur le web puis on clique sur une vidéo ou une bannière publicitaire et c’est à partir de cet instant que la facture flambe.
L’Association Française du Mutlimédia Mobile (AFMM), qui a été créé par les opérateurs Orange, Bouygues Télécom et SFR, lutte contre les pratiques de ces escrocs. Les sanctions ont par ailleurs triplé en un an, entre 2015 et 2016. Le but des e-brigands est toujours le même, faire que les consommateurs paient sans le savoir.
801 millions d’euros de micropaiements sur mobile et en ligne en 2015
L’AFMM gère notamment les services Internet + et SMS +. Le premier permet de faire figurer directement sur les factures opérateur des achats ou des souscriptions à des abonnements effectués en ligne. Le second permet de régler de petites sommes par SMS et, là aussi, les achats figurent sur la facture mensuelle des abonnés. "Notre mission, c’est de réguler ce secteur et de limiter le plus possible les arnaques. L’objectif c’est zéro tolérance", explique Christian Bombrun, président de l’association.
Et pas besoin de numéro de carte bancaire, seul un clic suffit à valider la transaction. En général, la fraude atteint un maximum de 30 euros. L’opérateur prélève alors la somme et partage avec le vendeur tiers. De plus les clients ayant signalé les dépassements anormaux sur leur facture ont été informé par leur opérateur que rien ne pouvait être fait, même pas leur remboursement.
Et pourtant les opérateurs promettent d’avoir une procédure sécurisée. En effet, en principe, lors d’un achat avec Internet + ou Contact + avec Orange, une page opérateur demande la confirmation de la transaction. De plus, les opérateurs doivent désormais envoyer un mail ou un SMS de confirmation. Cependant, qu’il s’agisse de Internet + ou Contact +, ces services sont le plus souvent activés par défaut lors de l’inscription et doivent être désactivés par le consommateur pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
Et les escrocs savent y faire pour contourner le système. Pour réussir leur coup, ils masquent les indications de prix en les inscrivant en très petit ou à l’aide d’une publicité agressive ou avec des femmes dénudées. Il arrive également que les phrases soient modifiées. Ainsi on passe d’une demande de validation de paiement à une demande simplifiée de confirmation pour voir une vidéo.
Une liste noire des éditeurs "peu recommandables" a été créée par l’AFMM. Après une baisse en 2012, le marché est reparti à la hausse avec 801 millions d’euros de micropaiements sur mobile et en ligne (SMS+ et Internet +) en 2015.
Et Free dans tout ça ?
Il est tout à fait possible de mettre en place une protection à ce système puisque Free l’a fait. En effet, à la différence des autres opérateurs, chez Free, Internet + n’est activé que si l’abonné en fait la demande depuis son espace abonné. Sans cela, il n’est pas possible d’utiliser ce service, volontairement ou involontairement.
Par ailleurs, même quand le service est activé, il est précisé dans les conditions générales de ventes de Free que "le montant total cumulé d’achat de services auprès de l’ensemble des Marchands par Abonné est limité à 60 euros TTC par mois."