Après SFR, Bouygues Télécom veut réorganiser le temps de travail et ses centres d’appels
Après l’annonce des suppressions de postes chez SFR en début de mois, le groupe Bouygues Télécom annonce vouloir renégocier le temps de travail et donc les 35 heures. Cependant pour le moment un consensus est recherché pour réorganiser au mieux le temps de travail. Aucun accord n’est encore signé mais on sait déjà qu’une consultation des instances représentatives du personnel aura lieu à la rentrée. La CFDT souhaite donc profiter de ce délai pour obtenir une amélioration de la proposition de la direction.
Dans ce projet de réorganisation, les jours de RTT dont bénéficient les employés sont les premiers visés, et ils pourraient être supprimés pour les nouveaux arrivants dans la société. "La suppression des RTT, cela signifie à terme moins d’emplois", s’inquiète Azzam Ahbad, délégué syndical central CFDT, qui pense que les services dédiés à la relation client sont les plus menacés par la mise en place de ces accords, qui se traduiraient par le non-remplacement des départs.
De plus, le syndicat ne souhaite pas que 23 jours de RTT (ou 11 suivant les catégories), soient échangés contre 2 % de hausse de salaire. Cependant pour les cadres, ceci reviendrait à laisser 2 jours de RTT pour 1.5 % de salaire en plus. "À l’exception des cadres dirigeants, la mise en oeuvre de ce projet d’accord ne se fera que sur la base du volontariat des collaborateurs concernés" rapporte un porte-parole de Bouygues Télécom.
Une relation client plus digitale
En 2014, le groupe avait déjà supprimé 1.500 postes via un plan de départs volontaires. Aujourd’hui, d’autres emplois seraient menacés dans les centres d’appels. Ainsi Bouygues Télécom suivrait le chemin de SFR en réorganisant sa sous-traitance, comme d’autres entreprises d’ailleurs."Nous avons été informés d’une révision à la baisse des volumes d’appels à traiter dans les trois prochaines années" explique le responsable d’un centre d’appels. En conséquence, les opérateurs veulent une relation client plus digitale.
Actuellement, de nombreux appels de clients sont considérés comme étant à faible valeur ajoutée et donc pouvant être traités par des robots à l’écrit. En conséquence, les demandes de rendez-vous avec un technicien pour l’installation d’une box pourraient elles aussi être automatisées. Seules les questions considérées comme étant à valeur ajoutée seront traitées par des humains.
Les centres d’appels français craignent donc pour leur travail sous l’effet de la délocalisation et de la mise en place de ces alternatives robotiques. Cependant, pour la société qui fabrique les robots, ceci représente un fort potentiel de croissance.