En 2017, Orange va lancer son service bancaire, Orange Bank. L’opérateur y voit une nouvelle source de revenus. Dans ce lancement, le soutien se trouve mitigé de la part de son premier actionnaire, l’État, qui détient 23 % du capital, comme en fait part le Monde.
Cependant les administrateurs n’ont, semble-t-il, pas voté pour Orange Bank, lors de l’examen en conseil d’administration. Pourtant, Stéphane Richard, PDG d’Orange, pensait bien les avoir convaincus. Mais il semble que Michel Sapin ait changé d’avis.
Officiellement ce changement serait la peur de la prise de risque d’Orange. Mais ce serait peut-être plus pour ne pas froisser le lobby bancaire. Ce qui résulte dans tous les cas, c’est que le projet est passé, grâce aux administrateurs indépendants et aux syndicats.
Mais une question se pose. Y aurait-il ambiguïté lorsque l’État est actionnaire ? En effet, Orange prendrait parfois des chemins sous influence publique.
Mais compter sur l’État comporte tout de même des avantages. Comme le rapporte un connaisseur du groupe, "cela rassure les agences de notation, les salariés. Et pour les autres actionnaires, c’est un gage de stabilité du capital".
Une couleur politique aux décisions
Même avec l’État comme actionnaire, Stéphane Richard a pu mener plusieurs opérations comme bon lui semblait. Mais la présence de l’État dans certaines actions donne une couleur politique à la décision, comme lors du rachat des Bouygues Telecom en 2015, où TF1 avait été ajouté au rachat.
L’information a fait scandale. L’intervention de François Hollande avait été supposé. Les deux PDG ont donc fait machine arrière et ont annulé le rachat. "Ce qui frappe, c’est que l’État est multiple et poursuit des objectifs très divers", confie un haut fonctionnaire. L’État cherche, par ailleurs, à prendre une place plus importante dans les décisions, que la valeur de ses parts dans la société.
Pourquoi l’État s’engage-t-il à hauteur de 8 milliards d’euros dans Orange, alors qu’il est déjà surendetté ? À cela François Hollande répond que "l’État était l’un des principaux actionnaires d’Orange et comptait le rester".
Ce qui contredit le ministre de l’Économie qui annonçait que "l’État n’avait pas vocation à conserver de manière pérenne sa participation dans l’opérateur". Mais une société rivale affirme que l’État obtient toujours la même chose des concurrents d’Orange.
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