Vincent Bolloré accuse Complément d’Enquête de bidonnage
Les deux journalistes Tristan Waleckx et Mathieu Rénier avaient suivi les traces de Vincent Bolloré pendant plus de six mois depuis sa reprise en force du groupe Canal+. L’industriel n’apparaissait pas dans ce reportage mais il avait envoyé plusieurs de ses proches devant les caméras de France 2.
Lors de l’assemblée générale du groupe Bolloré du 3 juin, au détour d’une question d’un actionnaire, Vincent Bolloré est revenu sur ce reportage. Les journalistes s’étaient rendus au Cameroun, dans une palmeraie exploitée par la Socapalm, une société contrôlée par le groupe Bolloré. Ils avaient filmé des ouvriers, mal équipés et qui disaient être âgés de 14 et 16 ans.
"Je ne sais pas si vous avez vu Complément d’Enquête. Le moment le plus important, celui qui fait pleurer les chaumières : on voit un type sur un tracteur, il a un gant troué et il dit : ’Vous voyez ça ? M. Bolloré, il veut pas me donner de gant" raconte l’industriel breton.
Vincent Bolloré accuse le magasine d’avoir truqué ce reportage : "Il y a des huissiers qui sont partis sur place. Et j’ai les exploits d’huissiers avec moi. Donc le jeune homme qui avait soi-disant 14 ans, il a 20 ans ! Et il a été payé pour dire qu’il avait 14 ans ! Le monsieur sur le tracteur n’a jamais travaillé chez nous".
Contacté par Ozap, l’auteur du reportage Tristan Waleckx ne cache pas son atterrement face à des "accusations mensongères. Ce sont des méthodes scandaleuses ! On a encore d’autres témoignages filmés d’adolescents qui travaillent dans la palmeraie. On a même des images de recrutement, au petit matin, de jeunes travailleurs à qui personne ne demande ni l’âge ni une pièce d’identité. Et nous n’avons pas payé le moindre centime".
Les équipes de Complément d’Enquête devraient répondre dans l’émission qui sera diffusée demain soir sur France 2 a Vincent Bolloré.