Espionnage des BlackBerry : l’entreprise confirme et assume
Univers Freebox en parlait la semaine dernière. De 2010 à 2012, la Gendarmerie Royale du Canada avait intercepté plus d’un million de messages de citoyens canadiens envoyés via BlackBerry Messenger, dans le cadre d’une enquête judiciaire. L’autorité fédérale avait acquis la clé de chiffrement universelle de l’application et avait alors mis en place un espionnage de masse. A ce jour, les manteaux rouges posséderaient encore la fameuse clé.
BlackBerry avait gardé le silence… jusqu’à hier. Dans un communiqué publié en ligne, John Chen, PDG de la firme, a confirmé et assumé que sa société avait bien collaboré avec les autorités canadiennes. Il a déclaré : « Quand il faut bien agir dans des situations compliquées, le principe directeur de BlackBerry a toujours été de faire ce qui est juste dans les limites légales et éthiques. Nous avons toujours été francs sur notre position qui dit que les entreprises de technologie, comme de bonnes citoyennes, doivent se conformer aux demandes raisonnables d’accès légal ». L’homme d’affaire en a profité pour attaquer Apple de façon détournée en jugeant que « les sociétés sont dans une zone noire lorsqu’elles placent leur réputation au-dessus du bien commun ». Il a ensuite jugé que la collaboration de son entreprise avait été bénéfique car elle avait permis de clore une affaire judiciaire et le démantèlement d’une organisation criminelle.
Enfin, John Chen a garanti que la firme n’avait jamais ouvert l’accès à ses services BES (BlackBerry Entreprise Services), dédiés à la sécurité des communications pour les entreprises. Les utilisateurs de BlackBerry seront ravis d’être à ce point différenciés de ceux des sociétés… Car pour le fabricant, le droit à la sécurité des uns ne semble pas devoir s’appliquer à celle des autres.