Bras de fer entre Bouygues Télécom et l’Etat dans le dossier Orange/Bouygues
La fin de semaine approche et nous devrions en savoir plus sur le mariage Orange et Bouygues. Car pour le moment rien n’est acquis et la mariage peut très bien tomber à l’eau. Personne n’ose imaginer un tel scénario. Stéphane Richard et Martin Bouygues devraient se revoir demain.
La complexité extrême de l’opération n’est pas sans conséquence sur les négociations. C’est avec les pouvoirs publics que le bras de fer est désormais engagé. Bouygues a fixé un prix de 10 milliards d’euros pour la vente de sa filiale télécom et Martin Bouygues réclame entre 10 et 15% du capitale d’Orange. Un compromis semble avoir défini 12%.
Mais depuis l’Etat et Bercy s’en mêlent. Ils trouvent cela trop cher payé. Surtout que Orange fait des concessions car lorsque Orange avait voulu racheter Bouygues au printemps 2014, l’opérateur est à 1 milliards en dessous en termes de création de valeur escomptée après l’operation.
L’Etat redoute surtout d’être trop affaibli dans le capital d’Orange après l’opération et ne souhaite pas passer en dessous des 20% du capital. L’état cherche donc à valoriser le mieux possible Orange. "Aujourd’hui, cela se joue sur le prix et directement entre Emmanuel Macron et Martin Bouygues. Le premier ne voit pas pourquoi le second ne payerait pas la valeur intrinsèque d’Orange", affirme une source proche du dossier. "En réalité, l’affaire pourrait être réglée en une heure si chacun faisait des efforts" selon une autre.
Bercy souhaite aussi mettre une clause de "Standstill" à Bouygues, ce qui l’empêcherait de monter trop vite au capital d’Orange."L’Etat exige de Bouygues qu’il renonce aux droits de vote double pendant 10 ans et veut l’empêcher de monter au capital d’Orange pendant 7 ans" explique une source, ce que Bouygues trouve inacceptable.
Source : Les Echos