Déchiffrage d’iPhone : la partie de poker entre Apple et la justice américaine continue.
L’agence Reuters relate qu’Apple pourrait bien exiger du Département de Justice des Etats-Unis que le FBI révèle la procédure qui lui a permis, assisté par une tierce partie, d’avoir accès à l’iPhone chiffré de San Bernardino. L’information provient de sources proches de la firme de Cupertino.
En effet, cette affaire n’est pas la seule où la justice américaine a exigé d’Apple de donner aux enquêteurs l’accès à un iPhone saisi. La firme à la pomme avait reçu l’injonction de le faire dans le cadre d’enquête sur un trafic de drogue à Brooklyn. La situation reste complexe. Si James Orenstein, juge fédéral de New-York avait déclaré anticonstitutionnel le fait forcer Apple à créer des backdoors dans l’OS de leur produit, le Département de Justice des Etats-Unis avait alors fait interjection.
Le 25 mars 2016, Pete Williams, journaliste à NBC News, remarquait que les avocats d’Apple avaient demandé un délai de deux semaines dans le cadre d’une procédure d’importance similaire, quoique moins médiatisée outre-Atlantique.
Cette demande faisait suite à la révélation surprise du FBI de pouvoir débloquer l’iPhone du terroriste présumé de San Bernardino et pourrait actuellement rebattre les cartes de la partie de poker que se livrent l’institution et l’entreprise. En effet, des sources proches de l’Apple affirment que la société serait en mesure d’exiger de connaitre la méthode utilisée par le FBI dès la réouverture de la procédure de Brooklyn. Pourtant, David Kravets, rédacteur à Arts Technica partage les propos d’Ahmed Ghappour, professeur de droit à Hastings College. L’universitaire avoue « ne pas connaitre d’obligations légales” qui pousserait la justice américaine à révéler la procédure à Apple. De plus, Clément Bohic, rédacteur à It Espresso, précise qu’Apple ne serait pas en mesure de faire appel au Vulnerabilities Equities Process. Cette procédure, secrète au point que sa publication a été caviardée, a été adoptée en 2014. Elle permettrait aux entreprises de connaitre les failles de sécurités exploitées par les services de renseignements américains dans le cadre de leurs enquêtes. Toutefois, pour des raisons encore invérifiables, Apple ne serait pas en droit d’y recourir.
Une page du Vulnerabilities Equities Process. source : Electronic Frontier Foundation