Orange et Bouygues ont signé un accord de confidentialité pour entamer leurs négociations, mais les discussions avec Free n’ont pas encore commencé.
Malgré la période des fêtes, le mariage entre Orange et Bouygues Telecom continue. Le JDD annonce dans ses colonnes que les deux acteurs ont signé, juste avant Noël, un accord de confidentialité pour des négociations de rapprochement, mais sans la chaîne TF1.
« Le rachat de Bouygues Télécom par Orange se ferait pour 10 milliards d’euros dont environ 2 milliards d’euros en cash et 8 milliards payés en actions Orange (…) Les équipes s’entendent bien, les discussions avancent, on saura vite si on va au bout. Il n’y a pas d’obstacles pour le moment » au rachat de Bouygues Telecom par Orange, rapporte le Journal du Dimanche (JDD).
10 milliards d’euros, 2ème actionnaire d’Orange et 2 sièges d’administrateurs.
Martin Bouygues pourrait réaliser un véritable coup de maître si la transaction se déroule comme il l’a imaginé. En se faisant désirer et en abattant ses cartes plus tardivement, son tour de passe-passe lui permettra d’augmenter considérablement le montant du chèque à encaisser. C’est quasiment le double de la somme proposée par Free (6 milliards) et plus que les 8 milliards présentés en mai 2014 par Orange.
De plus, Bouygues serait ainsi le « deuxième actionnaire d’Orange à hauteur de 15% », derrière l’Etat et ses 23% (actions qui devraient être réduites à hauteur de 20%). Par ailleurs, Martin Bouygues réclame « deux sièges d’administrateurs chez Orange dont un qu’il occuperait » précise le JDD. « Une série de réunions entre les dirigeants des deux groupes se tiendront cette semaine (…) en revanche, les discussions avec Free pour lui céder une partie du réseau de Bouygues Télécom n’ont pas encore commencé », alors que le volet concurrentiel est inévitable et les discussions avec le dernier entrant sont « décisives ».
Si le mariage est célébré, Orange détiendra plus de 50% des parts du marché fixe et mobile entre les mains. L’opérateur historique devra donc accepter d’importantes concessions. C’est pourquoi il est préférable pour les opérateurs de préparer le terrain, et notamment avec Free. Malgré les relations compliquées entre les trois patrons, Stéphane Richard, Martin Bouygues et Xavier Niel devront trouver un accord, s’ils ne veulent pas se retrouver face au veto de l’Autorité de la concurrence.
Free pourrait ainsi récupérer une partie du réseau de Bouygues, des boutiques, des abonnés (fixe et mobile) pour plus de 2 milliards d’euros. C’est la somme qu’il avait déjà accepté de débourser en juin lorsque SFR avait tenté de racheter Bouygues Telecom. Dans cette union, de son côté, Patrick Drahi, le numéro 1 de SFR-Numéricable, serait également intéressé par « des contrats de clients low cost de B&You ».
Rappelons que le rachat d’un opérateur complet, en plus d’être très coûteux, est de moins en moins intéressant pour Free. D’une part, l’opérateur a déjà recruté plus de 11.3 millions d’abonnés. On dit même que la dernière vente-privée de Free Mobile (Forfait Free 50Go à 3.99€/mois) aurait fait un carton. L’opérateur aurait recruté plus de 350 000 nouveaux abonnés.
D’autre part, Free Mobile a déployé un réseau qui couvre déjà plus de 80% de la population en 3G et près de 60% de la population en 4G.