Patrick Drahi : des relations compliquées avec ses salariés autant en public qu’en privé
À la une de beaucoup de médias français, Patrick Drahi fait parler de lui pour sa gestion très autoritaire de SFR, mais aussi pour d’autres affaires ne relevant pas forcément de sa vie professionnelle. Le magazine Marianne (version papier) a ainsi révélé, la semaine dernière, un conflit judiciaire entre l’homme d’affaires et… sa femme de ménage, que cette dernière a remportée suite à cinq années de procédures judiciaires.
Florinda P. est embauchée en 2006 par la SCI de Patrick Drahi, baptisée Lipat, en tant que femme de ménage. Elle est notamment chargée de faire les courses du, à l’époque, directeur de Numéricable, lui faire à manger, de s’occuper de ses vêtements, de s’occuper de l’entretien de son hôtel particulier… Tout se passe bien jusqu’en 2009 où les époux Drahi décident de changer le contrat de travail de leur gouvernante et de la faire travailler en temps partiel, au motif que le patron du fonds d’investissement Altice ne serait à Paris que deux fois par mois dorénavant. Florinda P. refuse que son contrat passe à temps partiel et se retrouve licenciée sur-le-champ pour motif économique. Elle saisit donc le conseil des prud’hommes en 2010 qui tranche en sa faveur pour rupture abusive du contrat de travail. L’homme d’affaires est d’abord condamné à lui verser 12 000 euros de dommages et intérêts.
Sauf que Patrick Drahi n’en reste pas là. Loin de s’avouer vaincu, il décide de faire appel de la décision rendue par le conseil des prud’hommes et engage un avocat, Mr Benjamine Fiedler, du cabinet Bird & Bird qui fait également partie du conseil de Numéricable en matière de restructuration… En 2013, la cour d’appel de Paris donne raison au milliardaire et condamne l’ex-gouvernante à payer les frais de justice de première instance et d’appel. Florinda P. n’a, elle non plus, pas dit son dernier mot et décide de se pourvoir en cassation afin de casser la décision de la cour d’appel. Elle finira par obtenir gain de cause le 21 janvier 2015, lors d’un ultime épilogue, où la Cour de cassation demandera à Mr Drahi de respecter la décision du conseil des prud’hommes. Le magnat des télécoms est obligé de se résigner et finira par lui verser la somme due. La question se pose aussi de savoir combien est-ce que toutes ces procédures ont coûté au patron de SFR.
Une affaire de vie privée qui révèle aussi le caractère très sévère de l’homme d’affaires en matière d’argent, mais aussi en matière de management. Univers Freebox vous parlait la semaine dernière des potentielles vagues de suicides craintes chez SFR sur fond de « pression sur les personnels, arrêts maladies, collègues au bord du burn-out et départs volontaires ».