L’ARCEP a publié la semaine dernière les résultats de son observatoire de la qualité du service fixe. Nous allons découvrir aujourd’hui les résultats concernant les usages : navigation web, lecture de vidéos en
streaming et téléchargement de fichiers en P2P. Pour parvenir à mesurer la qualité du service par les cinq principaux fournisseurs d’accès fixe à l’internet en France : Bouygues Telecom, Free, Numericable, Orange et SFR, un dispositif a été élaboré par un comité technique, animé par l’ARCEP, auquel participent ces opérateurs ainsi que des représentants d’associations de consommateurs et des experts indépendants.
Comment sont réalisées les mesures
Les mesures ont été effectuées sur trois à six lignes par catégorie d’accès, réparties sur neuf sites en France métropolitaine, dans des conditions permettant de s’affranchir d’un grand nombre de biais.
Le dispositif mis en place réalise des mesures à fréquence régulière (24h/24 – hors plages de maintenance – et 7j/7) sur les 108 lignes du dispositif. Selon les informations communiquées par le prestataire technique, plus de 11,7 millions de mesures ont ainsi été réalisées au cours de la campagne du S1 2015.
La fibre de Free n’a pas été prise en compte en compte
Bien que Free ait franchi le seuil de 100 000 abonnés dans la configuration « fibre optique jusqu’à l’abonné », les mesures sur les lignes
FTTH de l’opérateur Free ne sont pas publiées dans le présent rapport car l’ARCEP a estimé qu’un niveau suffisant de comparabilité n’était pas assuré pour ces indicateurs.
Résultats pour la navigation web
Cet indicateur mesure le temps de chargement d’une page web tel qu’il serait ressenti par un utilisateur. Ces mesures ont été effectuées sur un panel de 14 sites parmi les plus visités en France et du site d’un organisme public (http://impots.gouv.fr/) : Google, Facebook, MSN, Wikipédia, Yahoo, Le Bon Coin, Pages Jaunes, Amazon, Au Féminin, L’internaute, Comment ça marche, Le Figaro, Fnac, Cdiscount.
Concernant les résultats sur le xDSL, on constate que Bouygues Télécom se place en première position, aussi bien sur les lignes courtes, moyennes que longues et SFR se place systématiquement dernier. Orange et Free se retrouvent au milieu, avec un léger avantage pour le premier.
Résultats de la lecture de vidéos en streaming
Afin de mesurer la qualité de lecture de vidéos en streaming, des fichiers de référence sont déposés sur les quatre plateformes utilisées pour les tests (YouTube, Dailymotion, Vimeo et Metacafe) puis une lecture est lancée en
streaming depuis les points de mesure. Chacune de ces mesures est ramenée à une note entre 0 et 1
Le visionnage de la vidéo est analysé automatiquement et cinq mesures sont effectuées :
Disponibilité : nombre de lectures complètes de la vidéo par rapport au nombre de tests effectués.
Temps de négociation, avant le lancement de la vidéo : temps s’écoulant entre l’envoi de la demande et le début de la lecture de la vidéo.
Fluidité : taux de lectures avec une fluidité d’au moins 23 images par secondes.
Nombre de ruptures de lecture : nombre d’interruptions de la lecture de la vidéo avec une période de chargement.
Temps de rupture : durée moyenne des pauses pendant la lecture d’une vidéo.
Concernant le streaming, Bouygues conserve la première place, et Free prend la dernière pour les lignes courtes et moyennes. C’est la fluidité qui fait baisser la note de l’opérateur. On constate également que la différence de résultats est minime entre l’ADSL et le câble ou la fibre
Résultats pour le téléchargement en peer-to-peer
Pour cet observatoire, le comité a retenu le protocole BitTorrent, testé en initiant le téléchargement d’un fichier populaire et partagé par un grand nombre d’utilisateurs (dernière version officielle de la distribution Ubuntu22). Le fichier est téléchargé pendant 60 secondes et l’indicateur publié est le débit moyen constaté pendant le téléchargement.
Pour le téléchargement en peer-to-peer, Bouygues Télécom conserve la 1ère place et SFR reprend la dernière place. Free et Orange se retrouvent encore une fois au milieu.
L’ARCEP précise que la mise en œuvre du protocole pour obtenir ces résultats comporte un certain nombre de difficultés techniques qui ne peuvent être que progressivement résolues. Compte tenu du recul limité et des risques inhérents au lancement de tout dispositif de ce type, l’ARCEP invite le lecteur à la prudence quant à l’interprétation des données publiées dans le présent rapport de synthèse, qui correspond à un exercice test (version bêta).
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox