Loi sur le renseignement : après Altern.org, Eu.org déménage ses serveurs hors de France
Pour l’hébergeur, cette loi, dont le texte doit encore être votée définitivement à l’Assemblée le 5 mai 2015, puis au sénat, « instaure une surveillance légale systématique du trafic Internet par les services de renseignement français, dans des conditions d’opacité complète, sous la seule responsabilité de l’exécutif, sans contre-pouvoir. Ce trafic inclut notamment des requêtes de résolution DNS des utilisateurs accédant aux 28 000 domaines délégués par Eu.org ».
Eu.org explique qu’il ne peut « moralement laisser en toute connaissance de cause le trafic de ses utilisateurs — incluant des sites d’activisme politique dans le monde entier — et, par ricochet, le trafic d’accès de leurs propres utilisateurs, exposé à de telles écoutes ».
Eu.org invite « les citoyens à contacter les députés et sénateurs pour leur faire part de leur inquiétude via le site sous-surveillance.fr, créé par l’association de défense des libertés Quadrature du Net. Fondé en 1996 pour faciliter l’accès aux noms de domaines par les particuliers, eu.org a toujours eu à cœur la protection de la vie privée et a déployé le protocole DNSSEC, destiné à authentifier ses services contre les attaques par usurpation et DNS menteurs. Il a attribué plus de 28 000 noms de domaine à ce jour » conclut le communiqué de l’hébergeur.
Eu.org et Altern.org ont pris leurs responsabilités vis-à-vis de leurs utilisateurs, contrairement à certains grands noms de l’hébergement qui n’ont pas mis à exécution leur menace de partir à l’étranger. Un petit rendez-vous Place Beauvau et la modification d’un amendement ont suffit.
C’est dans ce contexte que, lundi 20 avril, le Ministre de l’Intérieur et la Secrétaire d’Etat en charge du Numérique recevront les principaux dirigeants des fournisseurs d’accès à Internet, à la Place Beauvau, pour débattre de la loi sur le renseignement.
A suivre…