Ce matin avait lieu une nouvelle réunion plénière du GRACO, un groupe d’échanges entre l’ARCEP, les collectivités territoriales et les opérateurs sur le sujet : "comment passer des dynamiques locales à un marché national ?" Univers Freebox vous en parlait il y a quelques mois, les opérateurs traînent les pieds à venir sur les réseaux publics.
Maxime Lombardini, directeur général de Free, livre ses explications ainsi qu’un regard plus pessimiste que ses concurrents sur le déploiement de la fibre optique en France :
"En zone très dense a part Orange qui arrive très bien a déployer, on est dans une situation très compliquée."En zone très dense a part Orange qui arrive très bien a déployer, on est dans une situation très compliquée. Les points de mutualisation dans un immeuble, c’est quand même un cauchemar".
Si en zone très dense et sur les réseaux d’initiatives publiques, le dirigeant de Free exprime de très grosses difficultés, pour lui la situation à appliquer et généraliser, c’est le coinvestissement en zone AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement) :
"La zone AMII c’est un mécanisme que l’on soutient auquel on adhère et coinvestit à chaque fois qu’Orange arrive sur une agglomération. Pour autant on n’a pas encore pris un seul abonné sur cette zone, donc les RIP (NDLR Réseaux d’Initiatives Publiques), ça nous parait encore assez loin. Pour nous le modèle AMII, d’appel au coïnvestissement est celui qui devrait être répliqué dans un maximum de RIP. L’homogénéisation est une des clés du succès, et on ira sur les réseaux publics lorsqu’on aura réussi à faire fonctionner la zone très dense et la zone AMII."
Si Free estime que "le plan très haut débit est une bonne chose", ils jugent les ambitions et le calendrier annoncé par le gouvernement, comme n’étant "pas réaliste en termes de timing."
Pour Maxime Lombardini, les ambitions du plan France Très Haut Débit sont trop élevées : "on est d’ailleurs le seul pays à prétendre couvrir 100 % du territoire en fibre optique. Tous nos voisins utilisent le cuivre à merveille, qui pousse la montée en débit, le VDSL, nous on a sauté cette étape. […] On regrette que le mix technologique ne soit pas poussé de manière plus audacieuse."
Plaidant depuis plusieurs mois, pour une montée en débit en autorisant le VDSL2 sur les lignes directes, puis en demandant l’élargissement de l’autorisation aux lignes indirectes, Maxime Lombardini estime qu’il suffirait de monter en débit 30 000 répartiteurs, pour "donner accès à 50 % des Français à un débit de 30 Mbits, et pour 95 % des Français 10 Mbits, et tout ça pour des investissements raisonnables."
Du côté de la tarification appliquée aux abonnés Maxime Lombardini, a du mal à imaginer que "les prix puissent être modulés en fonction des zones géographiques" et des débits fournis : "les prix ne peuvent être que ceux de l’ADSL, l’appétit des Français n’est peut-être pas aussi fort que ce que l’on prétend. Ensuite si on leur annonce qu’ils doivent bloquer un après-midi pour une prise de rendez-vous, pour la pose en suite d’une prise dans leur salon et qu’en plus, le tarif va augmenter, notre taux de succès collectif, ne va pas être gigantesque."
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox