Alors que la situation s’envenime entre le Conseil Général des Hauts de Seine et Sequalum, filiale de Numericable, le président de l’assemblée départementale, Patrick Devedjan, reviens sur 5 ans de péripéties.
L’objectif était d’être l’un des premiers départements à 100 % raccordés au très haut débit fixe. Le Conseil Général du 92 avait alors décidé dès 2009 de prendre les devant sans attendre de passer par les réseaux d’initiatives publiques.
Il avait donc choisi la filiale de Numericable fixant des objectifs très précis, couvrir 100 % du département en très haut débit fixe en 6 ans. Sequalum était libre de choisir ses zones de déploiement prioritaire, l’essentiel étant l’objectif de 100 % en 6 ans. Cet objectif est loin d’être atteint, avec seulement 113027 prises raccordées en juillet 2014, sur l’objectif de 466 700 prises raccordées en octobre 2014.
Pour Patrick Devedjan, outre l’opportunité de "disposer d’un avantage compétitif pour le territoire", c’est une belle occasion manquée pour Numericable et sa filiale :
“Sequalum avait l’opportunité de déployer rapidement et de s’imposer comme alternative au déploiement en propre des opérateurs."
Pour lui, cet échec, le retard pris, et l’absence de réaction du prestataire est signe du "manque de ressource en propre de Sequalum et de sa dépendance vis à vis de son maître d’oeuvre de Numericable."
Le CG 92 avait pourtant mis en garde la filiale de Numericable sur le retard pris dès 2011-2012. Aucune réaction n’a été entreprises par Sequalum pour corriger le tir et pour Patrick Devedjan "les retards se sont accumulés" au lieu de "mettre en place une organisation « industrielle » permettant des déploiements massifs sur l’ensemble des communes, ainsi que le financement correspondant."
Pour lui le gros problème est que "Sequalum ne dispose toujours pas aujourd’hui de financement bancaire, alors que Numericable ne semble désormais guère avoir de difficultés à en obtenir. En effet, les actionnaires de Numéricable ont levé 15 milliards d’euros pour le rachat de SFR."
Si pour le moment il estime que "le département n’exclut aucune possibilité à ce stade", il a déjà anticipé sur une possible résiliation du contrat avec Sequalum. "
Ainsi si la réalisation était votée le mois prochain par les élus, il annonce que "la résiliation effective serait différée au 30 juin 2015, afin de prendre toutes les dispositions pour que les Usagers ne souffrent pas d’une interruption de service. Quoiqu’il en soit, le département deviendra propriétaire des infrastructures, une fois la convention résiliée." C’est sans compter avec la demande de dédommagement qui serait réclamée pour ponctuer la rupture du contrat pour faute : un bien mauvais investissement pour la filiale de Numericable qui perdrait les droits d’exploitation du réseau mais en plus devrait payer plusieurs millions d’euros de pénalité.
Quant à la suite du déploiement, Patrick Devedjan affirme que "le département poursuivra le déploiement de son réseau. Plusieurs solutions sont en cours d’expertise."
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox