Selon Bloombberg, Sprint abandonne officiellement la course au rachat de T Mobile US et comme prévu change de PDG pour nommer Marcelo Claude en remplacement de Dan Hesse. Le troisième opérateur de téléphonie mobile se sera cassé les dents sur le projet de rachat de T Mobile US amorcé depuis plusieurs mois. L’action de Sprint a également fait les frais de ce retrait, perdant plus de 15% en début de séance.
Du côté de son actionnaire majoritaire Softbank c’est également la soupe à la grimace : "nous n’imaginions pas que l’opposition serait aussi forte" faisant référence au contexte réglementaire et aux réticences concernant un retour à trois opérateurs aux Etats-Unis.
Alors que Deutsche Telekom s’apprêtait a rejeter l’offre d’Iliad, le retrait de Sprint semble changer la donne. Interrogé par Reuters, l’opérateur s’est refusé à tout commentaire sur le dossier. Néanmoins, un proche de la direction a estimé que "la nouvelle est un énorme choc pour nous. C’est le pire scénario auxquels nous pouvions penser."
Selon cette source, Deutsche Telekom n’a que deux options : "la société va devoir étudier l’offre d’Iliad et elle pourrait même devoir envisager de rester plus longtemps sur le marché américain." Une situation qui ne fait pas les affaires du groupe allemand qui depuis 2011, cherche à vendre sa filiale américaine. L’offre d’Iliad reste deux fois inférieure à celle que proposait Sprint pour acheter une majorité de part de l’opérateur T Mobile US.
Selon un analyste de JP Morgan, "la nécessité pour Iliad d’améliorer son offre semble avoir diminué, tout comme la pression en matière de calendrier."
Pourtant, pour l’un des 20 plus gros actionnaire de Deutsche Telekom, Andreas Mark, gérant d’Union Investment, rien n’est urgent : "il n’y a aucune raison de chercher frénétiquement un acheteur. Le plan A c’est un développement normal, le plan B serait la consolidation, et elle devrait finir par avoir lieu."
Pour lui, "accepter l’offre d’Iliad n’aurait un sens que si Deutsche Telekom avait un besoin urgent de liquidité ou s’il avait une meilleure opportunité pour investir cet argent ailleurs."
Quant à l’avenir de T Mobile, l’homme d’affaire émet de serieux doutes quant à la capacité d’Iliad de faire mieux que Deutsche Telekom pour faire grandir le quatrième opérateur américain : "Tout ce qu’Iliad pourrait faire pour améliorer la situation de T Mobile US, Deutsche Telekom peut le faire lui-même", d’autant que de nombreux analystes doutent de la capacité d’Iliad d’encaisser la absorption et la dette générée par le rachat de T Mobile US. Il serait également question de 5 à 10 milliards de dollars à débourser à l’occasion des nouvelles enchères pour l’attribution des fréquences.
Pour l’analyste de JP Morgan estime Hannes Wittig, "le statut quo n’est pas si mal pour Deutsche Telekom" estimant qu’il est difficile de se désengager du marché américain "surtout au vu de la croissance de T Mobile US comparée aux pressions persistantes en Europe."
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox