Des députés veulent imposer l’IPv6 en juin 2015 : Free et SFR déjà sur le coup
Face à la pénurie imminente d’adresses en IPv4 certains députés commencent à s’affoler et préconisent de migrer massivement tous les objets connectés en IPV6 d’ici l’année prochaine. Par rapport aux quatre milliards d’adresses IP disponibles dans le monde en IPV4, la migration globale en IPV6 offrirait une quantité quasi illimité d’adresse IP disponible.
Le sujet est en discussion depuis de nombreuses années mais l’évolution et les différentes migrations tardent à se faire sentir. Selon l’ICANN, début 2014, seuls 3% des utilisateurs d’internet dans le monde étaient passées au protocole IPV6. Les organismes en charge des adresses en Amerique du Nord (ARIN) en Asie-pacifique (APNIC) et en Europe (RIPE NCC) sont déjà rentrés dans la phase la plus élevée de leur alerte à la pénurie. En Amérique Latine et aux Caraïbes le stock d’IP en IPV4 est déjà épuisé.
En France la situation n’est guère plus glorieuse qu’ailleurs alors que la pénurie d’adresse en IPv4 commence déjà à se faire sentir. Pour les 20 députés qui viennent de déposer un projet de loi, il est "temps d’accélérer le passage à la norme IPv6". Ils estiment néanmoins qu’a l’heure actuelle et "en dépit d’appels pressants à accélérer la migration vers l’IPv6, force est de constater que la France n’est pas prête techniquement aujourd’hui." Pour les 20 députés porteurs de ce projet de loi, si les adresses en IPV4 viennent à manquer, "notre économie toute entière risque d’être mise à mal".
Sur les quatre FAI principaux en France, deux ont déjà fait les efforts pour migrer en IPv6 : Free et SFR. le premier propose d’ailleurs pour ceux qui seraient restés en IPv4 de migrer vers le protocole IPv6 en un clic sur son interface abonné.
Selon les données de l’ISOC, en février dernier, Free avait migré 31 % de son parc en IPv6 et faisait parti des opérateurs les plus en avance dans le monde. Du côté de Bouygues et Orange des tests internes sont seulement sur le feu.
Le passage en IPv6 exige également de rendre les noms de domaines, serveurs web et serveurs de messageries doivent également migrer mais seuls 61% des noms de domaines, 7,4 % des serveurs Web et 10, 7 % des serveurs de messagerie ont a ce jour migré.
Pour les députés le constat est sans appel et l’urgence nécessite de prendre des décisions. Un seul article compose la proposition de loi :
« Art. L. 34-9-0. – I. – À compter du 30 juin 2015, tous les périphériques destinés à recevoir une connexion internet, lors de leur mise en vente par un professionnel à un particulier ou à un autre professionnel, devront être adaptés à la norme IPV6 de façon native.
« II. – À compter du 30 juin 2015, tous les périphériques destinés à la location devront être adaptés à la norme IPV6. »