22/11
La France en pénurie de fréquences : un rapport appelle au partage et à la libération des bandes
Selon le rapport de Joelle Tolédano, intitulé "une gestion dynamique du spectre pour l’innovation et la croissance", l’ex membre du collège de l’ARCEP et désormais membre du conseil d’administration de l’ANFR, dresse un constat alarmant concernant l’utilisation des bandes de fréquences radiophoniques.
A l’heure du déploiement de la 4G, du développement de la 4G+ et de la 5G, le rapport estime qu’il "n’existe aujourd’hui plus de fréquences disponibles dans les gammes les plus aisément exploitables. En outre, il va devenir de plus en plus difficile de recourir aux méthodes classiques de libération de bande de fréquences."
Alors qu’une multiplication du trafic mobile devrait être multiplié entre 13 et 25 entre 2011 et 2017 et l’utilisation d’une cinquantaine de milliards d’objets connectés d’ici 2020, le rapport de Joëlle Toledano appelle au "recours accru au partage, et en particulier au partage dynamique, constitue ainsi une réserve de spectre importante. Une forme particulière de partage, l’usage de bandes de fréquences gratuites, ouvertes à tous, sans licence a connu ces dernières années avec le Wifi un développement important. Il permet de délester 68% de trafic mobile et de baisser les barrières à l’entrée pour de nombreuses PME qui contribuent à l’innovation." Il est également question "d’opérer des transferts entre utilisateurs" et de "rendre accessible sans licence une partie du spectre."
Il est également question dans ce rapport "des espaces blancs de la télévision", qui permettent d’éviter les brouillages. Ce dossier qui concerne également la bande de fréquences des 700 MHz, bande utilisée par les chaînes TNT et que le gouvernement souhaite revendre aux enchères aux opérateurs mobiles. Joëlle Toledano estime que sa libération ainsi que la libération d’autres fréquences pourrait être une réponse qui "permet innovation et croissance".
Elle appelle ainsi l’Etat à définir une "vision stratégique et prospective " pour "pallier" à "la pénurie annoncée de fréquences". Elle préconise ainsi la nomination d’un commissaire du spectre pour trois ans.
A la lecture de ce rapport la secrétaire d’Etat au Numerique, Axelle Lemaire a rappelé dans un communiqué qu’une "politique du spectre favorable au développement technologique doit également satisfaire les besoins croissants de connectivité, notamment ceux du très haut débit mobile. Le Gouvernement partage ce constat et tiendra compte, dans les prochains mois, de ces recommandations."
Source : AFP