22/11
Etude ARCEP : Jean Ludovic Silicani estime que les résultats de Free sont « sans surprise » et qu’ils devraient s’améliorer
La publication lundi de l’étude l’ARCEP sur la qualité de service des réseaux mobiles, a fait l’effet d’une petite bombe, notamment en dévoilant les résultats médiocres de Free Mobile. Des résultats forcement décevants et pour lesquels nous avons souhaité avoir davantage de précisons et en particulier savoir quelles étaient les raisons de ces mauvaises performances, et si Free Mobile avait fait ou non correctement les choses.
Ce mardi après midi, l’ARCEP tenait une conférence de presse à laquelle participait Univers Freebox, et qui se proposait d’aborder tous les dossiers actuels des télécoms. L’occasion pour nous d’interroger Jean Ludovic Silicani sur les mauvaises performances de Free Mobile.
Contrairement à ce à quoi on pouvait s’attendre, le Président l’ARCEP ne souhaite pas montrer du doigt les résultats de Free Mobile, estimant que ceux-ci étaient attendus et n’avaient rien d’exceptionnels.
Jean Ludovic Silicani a rappelé que l’ARCEP avait constaté dans son étude que Free Mobile comptait un nombre important d’indicateurs à des niveaux inférieurs à ceux de ses concurrents, que les communications passent par son réseau ou sur le réseau d’orange en itinérance
Mais il a précisé que « pour l’instant, le réseau de Free n’est pas encore terminé ». Au final, il ne s’agit donc pas d’une « surprise » et le Président de l’ARCEP a assuré que « normalement, les résultats de Free Mobile s’amélioreront avec le temps et l’investissement ».
Free Mobile, comme les autres opérateurs, développe son réseau en couches
Pour comprendre pourquoi le réseau de Free Mobile n’est pas encore au niveau de celui de ses concurrents, jean Ludovic Silicani a expliqué qu’il y a trois couches pour construire un réseau mobile : la première couche qui est la couverture, puis ensuite il y a la deuxième et la troisième couche qui concernent la qualité et la capacité. Pour le moment Free Mobile s’occupe de la première couche, puis il y aura ce travail qualitatif.
Et le Président de l’ARCEP d’indiquer que « forcement les communications qui passent par le réseau de Free n’ont pas encore la qualité des communications qui passent par le réseau d’Orange ou de ses autres concurrents, par ce qu’ils ont mis 20 ans pour le construire. Il n’y a donc rien d’étonnant aux résultats de Free ».
Concernant les communications qui passent par l’itinérance Orange, elles sont limitées par les capacités d’interconnexion entre Orange et Free qui ne sont pas infinies, a indiqué Jean Ludovic Silicani. Ce serait donc pour cette raison que les communications qui passent par Orange peuvent être moins bonnes pour les abonnés Free que celles pour les abonnés Orange.
L’ARCEP a expliqué que le but de cette étude était de montrer que 1 est supérieur à 2 et 4 supérieur à 3, de démontrer que les résultats de tel opérateur sont meilleurs que ceux de tel opérateur. C’est un constat de fait, « pas un reproche qui est fait à Free »
Des différences notables entre itinérance et réseau propre de Free ?
Interrogé par Univers Freebox, l’ARCEP a précisé qu’elle n’avait pas de raison de différencier les résultats entre le réseau propre de Free et ceux concernant l’itinérance. Son objectif est uniquement de montrer quel est le « ressenti des utilisateurs ».
Nous avons cependant fait remarquer qu’une étude de l’UFC Que Choisir montrait que la qualité chez Free Mobile était moins bonne en itinérance que sur son réseau propre. Jean Ludovic Silicani a précisé que les critères et la méthodologie de cette enquête n’étaient pas les mêmes que ceux de l’ARCEP.
Et d’assurer que s’il s’avérait qu’un des deux acteurs (Free ou Orange) estimait qu’il y avait des difficultés dans l’application du contrat d’itinérance, l’ARCEP était là pour étudier le cas et jouer les arbitres. Mais cela ne se fera qu’à la demande de Free ou d’Orange, l’Autorité ne s’auto-saisira pas pour savoir s’il y a réellement un problème avec l’itinérance sur le réseau d’Orange, et quelles seraient les responsabilités éventuelles. Et pour le moment, ni Free ni Orange ne s’est plaint de la situation, alors qu’ils se renvoyaient pourtant la balle l’année dernière à ce sujet.