Interrogé par la Commission des Affaires Economiques du Sénat, Arnaud Montebourg, Ministre de l’Economie et du Numerique et Axelle Lemaire secrétaire d’Etat au Numérique conclue le cycle d’audition sur la situation économique des télécoms à court et long termes.
Fidèle à lui-même, le ministre dénonce la quatrième licence opérateur attribuée à Free Mobile :
"Nous n’avons pas encore résorbé les effets de nature sismique de l’arrivée d’un nouvel opérateur, Free, décision qui fut prise dans des conditions peut-être justifiées politiquement, mais dont les conséquences n’ont pas été anticipées."
Destruction d’emplois, prix les plus bas du marché, manque d’investissement dans la fibre optique, tous les éléments traditionnels des discours d’Arnaud Montebourg s’y retrouvent tout comme la menace de faire peser les investissements dans la fibre optique sur les contribuables :
"Les prix baissent, certes, et les consommateurs y gagnent, mais au prix de la santé des entreprises et de l’emploi. Cela n’est pas sans conséquence sur les investissements : il est question de consacrer des milliards d’euros au déploiement de la fibre. Les opérateurs devront investir, s’ils le peuvent et parce que c’est leur intérêt. Mais s’ils ne le peuvent pas, le contribuable sera à nouveau sollicité."
Une nouvelle fois le ministre s’est donc prononcé en faveur d’un retour à trois opérateurs tout en précisant que "celle-ci n’est pas synonyme d’entente."
Il compte également sur un "Free exerçant une pression sur les prix." Le positionnement de l’Etat pour un retour à trois opérateurs n’est pas sans contrepartie comme le rappelle Arnaud Montebourg :
"que demanderons-nous aux opérateurs, en contrepartie de la consolidation à trois ? De « pousser les murs », de faire davantage pour les investissements… Soyons intelligents ! Utilisons l’avis de l’Autorité de la concurrence sur la mutualisation des moyens." La semaine dernière, il était même question d’une obligation de coinvestissement sur la fibre pour Free en échange du réseau et des fréquences de Bouygues.
Pour le ministre, pour que ce plan fonctionne il faut que chacun soit dans son rôle :"le gouvernement agit, parlement contrôle, le régulateur régule. ; j’ai eu maintes fois l’occasion de critiquer l’Arcep lorsqu’elle a cru pouvoir se prendre pour le ministre."
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox