22/11
Numericable, devant le sénat, dévoile le plan SFR-Numericable pour le très haut débit
C’est dans le cadre de la commission du développement durable, des infrastructures, de l’équipement et de l’aménagement du territoire ainsi que le groupe d’études "communications électroniques et postes" que l’ensemble des opérateurs seront reçus par le Senat ces jours-ci.
C’est Numéricable qui a ouvert le bal jeudi dernier juste avant l’audition de SFR.
Au programme, les sénateurs voulaient connaître les enjeux de la fusion SFR-Numericable, les risques sur l’emploi et les perspective d’investissement du nouvel ensemble. Devant cette commission pas question comme devant la presse d’éluder les questions.
Le câble : de la "fausse fibre" ?
Concernant le déploiement du très haut débit, Eric Dénoyer, PDG de Numericable répond aux critiques de ses concurrents en défendant la technlologie qu’il utilise. Cette dernière serait plus simple et plus rapide à déployer et à raccorder l’abonné :
"Depuis 2005, nous déployons de la fibre optique et nous valorisons le câble coaxial pour offrir des services interactifs aux ménages et aux entreprises. Grâce à la technologie DOCSIS, nous proposons déjà 200 mégabits à nos clients et nous avons testé dès 2012 des débits internet pour le client final de 4 000 Mbits : c’est mille fois le débit actuel de l’ADSL !"
"Techniquement, dans un réseau hybride fibre-coaxial, la fibre optique arrive jusqu’en bas de l’immeuble ou à l’entrée du lotissement, puis on la connecte au câble coaxial déjà installé dans les logements ; alors que dans le « tout fibre » de la technologie FTTH, on installe la fibre dans le logement même, ce qui impose souvent d’y effectuer des travaux, donc plus de contraintes et un coût plus élevé."
Pour Eric Dénoyer, pour les logement déjà éligibles au cable coaxial peuvent être raccordées en "moins de quatre heures c’est l’avantage du raccordement via le coaxial, d’être très simple, ce qui nous permet d’aller beaucoup plus vite que les opérateurs qui utilisent le « tout fibre »".
Concernant l’investissement dans le très haut débit, Numéricable évoque le chiffre de 300 millions d’euros par an, soit 20 % de son chiffre d’affaires.
Quid de l’implication de SFR-Numericable dans le déploiement du très haut débit ?
Eric Dénoyer Evoque également l’avenir de l’investissement de Numericable après le rachat de SFR. Beaucoup s’inquiète de l’arrêt du co-investissement dans les zones promises par SFR et de l’incapacité de Numericable, endetté, a dégager des financements pour le déploiement du très haut débit :
"Le rapprochement entre Numericable et SFR accélèrera la couverture du territoire en très haut débit. Nous disposons d’un réseau capillaire de 10 millions de prises, dont 8,5 millions sont accessibles aux offres triple play et 5,2 millions sont modernisées en fibre optique jusqu’en bas de l’immeuble ou à l’entrée de la zone pavillonnaire. SFR dispose d’un réseau en fibre optique de 57 000 kilomètres hérité de Télécom Développement, racheté par Neuf Cegetel. Ce réseau dessert toutes les gares de France, ce qui va nous permettre de raccorder rapidement notre propre infrastructure à ce backbone."
Numericable compte ainsi se pencher sur le déploiement du très haut débit en France et annonce ses prévisions : "Numericable a déjà prévu d’équiper 9 millions de foyers en très haut débit d’ici fin 2016. La fusion permettra d’équiper 12 millions de logements pour 2017, avec un investissement complémentaire de 450 millions d’euros sur trois ans. En 2020, notre objectif est d’équiper 15 millions de foyers en très haut débit, le tout en autofinancement. Nous avons des liens historiques avec les collectivités locales et nous prévoyons de consacrer 50 millions annuels à des projets cofinancés avec celles-ci, pour aller dans des territoires où nous ne pourrons investir seuls."
Pour Eric Dénoyer "le rapprochement de nos deux infrastructures créera le plus grand réseau de fibre optique européen ; nous valoriserons cet investissement et nous disposerons d’un outil pour créer de la valeur, ce qui permet de dépasser cette « guerre des prix » à quoi se réduit trop souvent la concurrence entre opérateurs."
Concernant les demandes des autres opérateurs d’ouvrir le câble à la concurrence, le PDG de Numéricable estime que "c’est à l’autorité de la conucurrence de le dire, mais aujourd’hui nous sommes encore loin d’une position dominant qui pourrait le justifier".
Le remboursement de la dette et la capitalisation de SFR-Numericable
Enfin concernant le remboursement de la dette de Numericable accrue avec le recours au LBO, Eric Denoyer annonce que la nouvelle entité n’aura "pas à rembourser cette dette avant 2019-2020, c’est-à-dire avant la maturité de notre projet : nos charges financières devraient représenter la moitié de notre cash-flow, ce qui nous rendra assez robustes pour ne pas constituer une proie.[…].
"Numericable est une société française, cotée à Paris. Nous augmentons notre capital à Paris, sur Euronext. La fusion est une opération française, et le siège social du nouvel ensemble sera situé en France. Altice sera l’actionnaire de référence, avec 60 % du capital – c’est une société européenne, cotée à Amsterdam -, Vivendi aura 20 %, les 20 % restant seront sur le marché."