05/11
Rachat de SFR : Jean-René-Fourtou craignait de se retrouver “face à un concurrent surarmé, Free”
Alors que ce week-end, le conseil de surveillance de Vivendi a finalement choisi Numericable pour vendre sa filiale SFR, Jean-René Fourtou revient sur les arguments qui ont fait pencher la balance en faveur du câblo-opérateur aux dépends de Bouygues Télécom.
Pour le président du conseil de surveillance de Vivendi "c’est la faisabilité de l’opération" qui a conduit à choisir Numericable plutôt que Bouygues.
Dans le deuxième cas, l’ensemble SFR-Bouygues aurait eu du mal à passer le cap de l’autorité de la concurrence, même si "la proposition de Bouygues de vendre son réseau mobile et des fréquences à Free allait dans le bon sens." Jean-Rene Fourtou estime qu’il aurait fallut également que le nouvel ensemble cède des clients à Free ce qui aurait conduit à se retrouver "avec une société en décroissance face à un concurrent surarmé, Free".
Néanmoins il estime que Bouygues aurait pu l’emporter "s’il avait proposé 15 milliards en cash en nous assurant que tous les risques concurrentiels étaient pris à sa charge." Pour lui, l’indemnité en cas de veto de l’autorité de la concurrence "ne suffisait pas à compenser ce risque d’exécution."
Enfin, il estime également que le risque social était très important avec un projet "qui comportait de très importantes synergies mais avec beaucoup de doublons au niveau des effectifs". Il estime entre 4000 et 6000 personnes le nombre de personnes en trop dans le nouvel ensemble. Pour lui "on ne peux pas se permettre d’embarquer les salariés dans un projet quand on sait qu’il y a un tiers d’effectif en trop."
Quand au projet de Numericable qui finalement l’emporte, il estime que c’est un projet "porteur de croissance" avec des activités "très complémentaires" et "très peu de doublons en terme d’effectifs." Pour lui, "la stratégie gagnante des télécoms" est la "convergence entre le fixe et le mobile." C’est ce qui a convaincu le conseil de surveillance.
Quand à la participation restante de Vivendi dans le nouvel ensemble SFR-Numericable, Jean-René Fourtou estime que les 20 % restants de participation de Vivendi au nouvel ensemble "devraient valoir 4 milliards" qui pourraient être mobilisés si nous devions faire une acquisition structurante".
Source : Les Echos