Orange pressé par l’Etat-actionnaire
"Faites comme je dis, pas comme je fais", cette maxime a du sens auprès d’un gouvernement à la dérive. En cause, un écart entre les paroles et les actes.
Benoit Hamon, ministre de la consommation, peut-être ex ministre dans quelques minutes, estimait il y a peu dans les Echos que le manque de compétitivité des entreprises était dû aux actionnaires qui touchent des dividendes trop élevés avait sans doute raison.
Mais il se gardait bien de parler de l’annexe au budget 2014 du gouvernement consacrée aux "participations financières de l’Etat". Cette annexe, que le Canard Enchaîné a regardé de près, révèle que les entreprises dans lesquels l’Etat détient une participation ont versés près de 79 % des bénéfices réalisés, à leurs actionnaires.
Parmi elles, on retrouve l’ex-opérateur historique, l’actuel Orange dont l’Etat possède toujours 27 %. Le groupe a même versé en 2013 un dividende supérieur à son bénéfice soit près de 2,2 milliards. En 2012 déjà, l’opérateur avait versé des dividendes qui atteignaient deux fois et demi son bénéfice.
Pour la CFE-CGC, syndicat d’Orange, cette ponction empêche Orange de réaliser des investissements d’avenir à l’instar du rachat de Maroc Télécom, vendu 4 milliards par Vivendi et passé sous le nez d’Orange.
Une partie de cette rente d’actionnaire file directement dans les caisses de l’Etat qui se sert gracieusement, le reste est réinvesti dans le Fonds Stratégique d’Investissement, qui détient notamment une partie de la participation publique d’Orange et dont la mission est d’aider à faire décoller certaines entreprises ou éviter que d’autre s’écroulent.
Source : Canard Enchaîné