Le plan fibre de Fance Télécom est lancé mais pour Didier Lombard les tuyaux ne suffisent pas, "sans contenu, plus de clients". Les contenus devront fournir au groupe 400 millions d’euros de chiffre d’affaires. FT croit beaucoup à la télé-médecine, dans laquelle il veut réaliser 500 millions d’euros de recette en 2010.
L’interview fait un tour d’horizon des projets de France Télécom. Vous trouverez ci-dessous quelques points significatifs.
Sur le déploiement de la fibre :
Nous passons à la vitesse supérieure. Nous allons déployer dès 2007 des réseaux dans une dizaine de villes, en commençant par Lille, Lyon, Marseille, Poitiers et Toulouse. Nous ne couvrirons pas l’intégralité de ces villes, mais seulement certains quartiers. L’objectif est d’atteindre, fin 2008, 150.000 à 200.000 clients, sur plus d’un million de foyers raccordables. Pour cela, nous allons investir 270 millions d’euros, dont environ un tiers en 2007 et le solde en 2008, un investissement largement compatible avec nos dépenses courantes. Le déploiement de masse reste prévu pour 2009.
Sur les conditions réglementaires :
Nous voulons une régulation ouverte à l’investissement. D’abord, nous souhaitons que le câblage interne des immeubles soit partagé, afin que les clients puissent choisir l’opérateur qu’ils souhaitent. Nous sommes les premiers à le dire aussi fortement. Ensuite, nous demandons une régulation symétrique : si notre réseau est ouvert, celui des autres opérateurs doit l’être aussi. Enfin, chaque opérateur doit louer son réseau sur des bases commerciales, et non à un tarif régulé. Au demeurant, les pouvoirs publics semblent d’accord avec tout cela. Le ministre [François Loos] a dit être favorable à une régulation symétrique. Et ce qu’a dit le président de l’Arcep Paul Champsaur sur le partage du câblage interne me convient. C’est pour cela que nous avons décidé de lancer ce prédéploiement.
En ce qui concerne les contenus :
Les contenus sont devenus essentiels. Sans contenu, plus de client. Nous l’avons constaté en Espagne, où, pendant quelques semaines, notre offre de télévision sur ADSL s’est retrouvée privée de contenus. Résultat : nous n’avons pas eu de nouveaux clients tant que les contenus n’étaient pas revenus. Donc il est impératif, aujourd’hui, pour un opérateur comme nous, d’avoir accès à des contenus. Mais pas pour autant de produire ces contenus. Dans le cinéma, nous avons constaté qu’on ne pouvait consommer des contenus d’origine française sans aider la production française. Et, réglementairement, pour aider la production, il faut être coproducteur. Mais nous n’avons pas l’intention d’aller au-delà.
Sur l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile :
Cela peut arriver. Mais j’ai été surpris de voir que certains s’étaient déclarés intéressés par cette licence. Car le modèle économique me paraît difficile à définir, et nécessite une puissance financière importante. Ce n’est pas évident aujourd’hui de se lancer en partant de rien. Quant à modifier les conditions, cela ne me paraît pas justifié et ouvrirait des contentieux inextricables. Le ministre délégué à l’Industrie l’a d’ailleurs écarté.
(…)
Source : L’interview des Echos
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