C’est la guerre au sein d’Orange Studio. C’est encore un scénario rocambolesque qui se dessine au sein de la filliale cinéma de l’opérateur.
Après le départ forcé de Frédérique Dumas, directrice générale d’Orange Studio et qui en avait vécu les premières heures, cette dernière a saisi les prud’hommes. Cette dernière est licenciée début janvier au motif qu’elle ne s’en est pas tenu "aux engagements formels et informels" pris avec les partenaires financiers.
Pour la présidente du conseil d’Administration d’Orange Studio, Christine Albanel, ex ministre de la Culture "son départ résulte d’un certain nombre de divergences de vues."
Le bilan financier : Orange Studio afficherait des pertes cumulées de 100 millions d’euros sur 4 ans avec "beaucoup d’échecs" et "zero kopek" sur les succès comme The Artist.
Pour Frédérique Dumas "dès le départ, […] les choses étaient claires : on savait qu’il n’était pas question de rentabilité, chaque film est une prise de risques. L’amortissement des pertes était conditionné à la création d’un catalogue, et à l’exploitation à long terme des films."
Pour son avocate il y a même "une volonté affichée du groupe Orange de nuire à la réputation professionnelle de Frédérique Dumas" d’autant que le manque de rentabilité ne figure pas comme motif de licenciement.
Mais c’est sans compter avec le soutien de ses anciens collaborateurs. Les derniers films sortis d’Orange Studio ont demandé aux réalisateurs de retirer le nom de Frédérique Dumas dans les remerciements de leur film. Ces derniers ont refusé affichant un soutien "à 100 %" de l’ancienne directrice général : "sans la pugnacité et le talent de Frédérique Dumas, mon film n’existerait pas" estime un des réalisateur.
Au contraire, Frédérique Dumas
aurait défendu certains films contre la censure du groupe Orange. C’est le cas notamment de
Saint Laurent prêt à sortir alors qu’Orange voulait tout arrêter pour préserver les relations entre Orange et Pierre Bergé. Ces derniers voulaient éviter les foudres de l’actionnaire du Monde, mécontent du film au moment où Stéphane Richard était mis en cause pour
"escroquerie en bande organisée dans l’affaire Tapie."
Frédérique Dumas sort enfin de son silence et confirme les pressions de Xavier Couture, un proche de Stéphane Richard : "il est absurde d’imaginer que la rédaction du Monde allait changer sa ligne éditoriale si Orange renonçait à soutenir le film !"
Désormais, c’est Pascal Delarue son ancien n°2 qui la remplace avec pour objectif "une reprise en main" d’Orange Studio pour développer "davantage de synergies entre Orange Studio et les Chaînes OCS" et obtenir "de meilleurs taux de rentabilité".
Un comité d’investissement sera également créé pour décider des films qui seront "soutenus" ou non. Ils se réuniront tous les mois dès le mois d’avril "afin d’examiner les projets en cours". Certains projets en cours soutenus par Frédérique Dumas risquent de se retrouver sur la sellette.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox