Aurélie Filippetti : “Netflix a besoin de contenus locaux pour plaire au public français”
Les rendez-vous entre membres du gouvernement et dirigeants de Netflix n’en finit plus. Les grands acteurs d’Internet sous toutes ses formes ont aussi les yeux rivés vers le nouveau géant de la SVOD. De Stéphane Richard à l’Elysée, en passant (plusieurs fois) par le Ministère de la Culture, les opérateurs télécoms, StudioCanal, UGC, Lagardère, et dernièrement la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques).
"Interessés par le modèle français", les dirigeants de Netflix sont repassés au Ministère de la Culture, saluer une nouvelle fois Aurélie Filippetti. Dans un entretien retransmis au Figaro, la Ministre de la Culture semble très concernée : "Je ne m’oppose pas à l’arrivée de Netflix chez nous. Il n’est pas question de leur fermer la porte, mais de les sensibiliser à l’intérêt pour eux de participer à notre écosystème."
Le message est passé, Netflix peut poser un pied en France, mais aux conditions de la Ministre. Première inquiétude pour Mlle Filippetti : la question de la localisation. "Aucune contrainte ne peut s’appliquer pour faire venir chez nous tel ou tel acteur", explique la Ministre, avant de poursuivre : "Mais Netflix a vraiment tout intérêt à être coopératif avec le monde du cinéma et de l’audiovisuel français. Il a besoin de contenus locaux pour développer une offre susceptible de plaire au public français". Pour rappel, en 2013, les 6 premiers films du box-office des salles de cinéma en France sont américains. Autre rappel, en 2013 les 10 films les plus piratés sur le net sont aussi tous américains. "Nous ne sommes donc pas dans une logique de contrainte mais plutôt de gagnant-gagnant" ajoute la ministre, sure de l’intérêt que revêt le cinéma français.
Certes, si Netflix venait à s’installer au Luxembourg par exemple, il deviendrait plus difficile, voire impossible à réguler depuis la France : "C’est un combat de longue haleine. Que nous avons déjà remporté pour la TVA" se félicite la Ministre.
Source : Le Figaro (version papier)