Alors que beaucoup contestent le rôle très interventionniste de l’Etat dans le rachat de SFR, la participation de la Caisse des Dépots et Consignations dans l’offre de Bouygues Télécom ne fait qu’alimenter la polémique.
Pour certains, il s’agit "d’une aide d’Etat illégitime" pour d’autres sources proches du gouvernement sont également d’avis que "planter le drapeau de la CDC sur l’offre de Bouygues n’est évidemment pas neutre."
La Caisse des Dépôts et Consignations est en effet une institution financière publique comme soutien à l’économie des TPE/PME mais également en investisseur institutionnel des grandes entreprises.
Via le Fonds Stratégique d’Investissement et la Banque Publique d’Investissement dont la CDC est déjà actionnaire, l’État a ainsi pris participation de grandes entreprises françaises comme Vivendi, d’Orange, Alcatel-Lucent, Dailymotion…
Pourtant, depuis 2012, c’est Henri Emmanuelli, député et personnalité influente du Parti Socialiste qui préside le Conseil de Surveillance de la CDC. C’est également lui qui, au nom de son mandat,
avait appelé les députés de l’Assemblée Nationale à se saisir de la question SFR. Il affirmait même que le dossier SFR concernait "la puissance publique" critiquant au passage Patrick Drahi et "son savoir-faire dans les montages offshore".
Dans le Figaro Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des Dépots se défend néanmoins d’avoir
"été missionnée par l’Etat". Pour lui la CDC est
"tout à fait dans son rôle d’investisseur de moyen et long terme ", car le projet de Bouygues Télécoms est
"en phase avec notre plan stratégique d’aide au maillage du territoire en infrastructures très haut débit et en fibre optique." On peut néanmoins se poser la question de l’intérêt, pour le maillage
FTTH et très haut débit mobile, de la participation de la CDC dans le rachat, par Bouygues plutôt que Numéricable, de SFR.
Jean-Pierre Jouyet estime également que
"le secteur des télécoms devrait être consolidé autour de trois opérateurs," même s’il concède que c’est
"le conseil de surveillance de Vivendi qui est souverain" dans la décision finale de vendre à Bouygues et passer à 3 opérateurs, ou vendre à Numericable et rester à 4. Ce discours correspond étrangement
à celui d’Arnaud Montebourg, très actif sur ce dossier.
S’il annonce que c’est "le groupe Caisse des dépôts dans toutes ses composantes qui a décidé de s’engager dans le respect de ses procédures de gouvernance et avec le feu vert de son comité d’investissement", pour lui, "le rôle de la Caisse des dépôts ne va pas au-delà".
Il estime même que la Caisse des dépôts et Consignations "a de bonnes relations avec cette entreprise dont le dirigeant, Patrick Drahi est un homme dynamique à l’entreprise reconnu".
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox