Rachat de SFR : Fleur Pellerin met en garde le patron de Numéricable
« La priorité porte sur l’emploi, l’investissement et le pouvoir d’achat des consommateurs. Patrick Drahi et Martin Bouygues sont deux figures très différentes. Mais le gouvernement n’organise pas de concours de beauté entre des entrepreneurs. Il est là pour obtenir des garanties solides. Le maintien de l’emploi est un minimum », explique la Ministre. Si Numericable est en plus « capable de promettre l’embauche d’un certain nombre des salariés, tant mieux. Free l’avait fait sur un demi-millier de salariés dans sa licence », précise-t-elle.
Pour le moment, elle a obtenu de Numericable, qu’il s’engage à inscrire le maintien de l’emploi dans la licence qu’il reprendra à SFR et a déposé une ordonnance, mercredi dernier, pour vérifier si les engagements sont remplis. Si ce n’est pas le cas, le gendarme des télécoms, qui a retrouvé son pouvoir de sanctions, « pourra prononcer des amendes pouvant aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaires, voir retirer la licence à SFR ».
Contrairement à Arnaud Montebourg qui milite pour le retour d’un marché à 3 opérateurs, Fleur Pellerin ne croit pas au « nombre magique qui garantit un marché dynamique » et s’étonne que les ennemis d’hier aient été aussi prompts à s’arranger entre eux. Pour la ministre, la question essentielle est celle de « l’intérêt des consommateurs ».
D’ailleurs, le célèbre dicton dit qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer. « Trois semaines de priorité ont été données à Numericable » expliquait hier Vincent Bolloré, actionnaire de Vivendi, à Ouest-France. « Si Numericable n’apporte pas toutes les garanties, le jeu redeviendra totalement ouvert », assure un proche du groupe. Rien n’est donc encore joué.
Concernant la guerre des prix, dans cet entretien accordé au JDD, Fleur Pellerin appelle les opérateurs à être « responsables pour favoriser le développement sur le long terme » et conserver des marges de manoeuvres.
Source : JDD / Ouest-France