Alors que Bouygues met les petits plats dans les grands pour convaincre les différentes parties en présence du bien fondé d’un rachat de SFR, du côté de Numericable, on parait déjà bien distancé dans cette course.
Ce dernier parait même agacé par ces négociations et a fixé un ultimatum à Vivendi et lui a donné 3 jours pour répondre à son offre.
Dans une interview donnée dans l
es Echos, Patrick Drahi explique que « Numericable ne modifiera pas son offre sur SFR » et pourquoi celle-ci arrive à expiration :
"L’AMF (NDLR Autorité des Marchés Financiers) a souhaité que nous communiquions. Nous avons fait une offre ferme qui expire vendredi et elle n’a pas bougé."
Si le patron de Numericable annonce par ce biais qu’il n’y aura pas de contre-offre, la guerre des mots s’engage dans cette dernière ligne droite. Patrick Drahi n’hésite pas à critiquer l’offre de son concurrent Bouygues :
"L’avenir des télécoms, c’est la convergence du fixe et du mobile, et non la fusion des opérateurs mobiles en déclin, qui ne savent pas faire du très haut débit fixe. […]Notre projet est très clair, c’est le résultat d’une longue réflexion, et pas de seulement deux semaines."
Patrick Drahi profite également de cette tribune pour mettre les points sur les i quant aux critiques d’Arnaud Montebourg vantant le projet Made In France de Bouygues Télécom :
"Altice est cotée à Amsterdam, comme bon nombre de fleurons français y sont domiciliés ou cotés : Airbus, Air France, STMicro, Gemalto, Unibail ou encore le futur Publicis-Omnicom. Le gouvernement a des attentes, j’y réponds. Mon projet industriel est un projet patriote, un vrai made in France.. Nos fournisseurs – Alcatel, Sagemcom, Technicolor – sont français et pas asiatiques. C’est une réalité depuis des années, pas une promesse électorale. Numericable et SFR sont des entreprises françaises, le nouvel ensemble aura son siège, son management, sa cotation française et paiera ses impôts en France. Je serai le président de ce nouvel ensemble."
Parmi les engagements pris, les investissements dans la fibre optique. Patrick Drahi promet 12 millions de prises en 2017 quand selon lui son concurrent en promet seulement 2 millions. Il promet un remboursement de la dette contractée plus facilement que son concurrent en augmentant le capital et non en faisant peser la dette sur le groupe qu’il achète. Enfin il promet un coup de neuf dans les offres de SFR :
"SFR est une superbe entreprise mais elle souffre d’une terrible complexité commerciale. Il y a beaucoup trop d’offres et les clients sont perdus. Cela nécessite donc des changements en profondeur. Pour y parvenir, il faut faire preuve de courage."
Reste à savoir si les arguments de Patrick Drahi trouveront échos parmi les décideurs dans ce dossier qui s’annonce épineux et plein de rebondissements.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox