Rachat du réseau Bouygues par Free : Xavier Niel veut « se battre et laminer la concurrence »
Les choses semblent se passer plutôt bien pour Free et Iliad. Vendredi dernier le groupe battait son record à la bourse, et hier Xavier Niel négociait le rachat du réseau de 15 000 antennes de Bouygues Telecom, si ce dernier acquérait finalement SFR.
Dimanche, Bouygues annonçait être prêt à céder son réseau d’antennes et de fréquences de téléphonie mobile à son concurrent Free, afin de faciliter le rachat de SFR. Le patron de Free avait lui aussi essayé de racheter SFR en novembre 2012, à l’époque l’Autorité de la concurrence en avait conclu que "ce n’était pas possible", car cela signifiait "la disparition de Bouygues Telecom" (à cause de la mutualisation des antennes, ndlr)
Quand Vivendi a remis SFR sur le marché il y a quelques semaines, les dirigeants d’Iliad avaient réévalué la situation. C’est ce qu’expliquait ce matin Xavier Niel lors de la conférence de presse de présentation des résultats : "Le scénario le plus favorable, à la fois pour les consommateurs, le marché et pour la France, c’était le scénario de Bouygues" .
Le dirigeant de Free a assuré en effet s’être paré à toute éventualité : "si Numericable (Altice) rachète SFR, on se retrouve dans un scénario où Altice, SFR et Bouygues forment une seule entité, à cause de l’accord de mutualisation des réseaux mobiles qui lie déjà SFR et Bouygues Télécom. Il nous paraissait plus simple d’avoir quelque chose qui permettait d’avoir de manière durable trois acteurs, car si c’est Bouygues qui remporte l’adhésion de Vivendi, le consommateur va se retrouver avec deux gros acteurs et un plus petit, Orange, SFR-Bouygues et Free Mobile".
Pour Xavier Niel, la taille ne compte pas. Mieux, être petit offre plus de possibilités, et permet de faire "exactement ce qu’(il) aime faire : faire de la croissance organique, se battre et laminer la concurrence, et c’est favorable au consommateur".
L’autre hypothèse n’aurait pour autant pas desservi les intérêts du trublion des télécoms. Car si Numéricable venait à l’emporter : "on ne sera plus que deux investisseurs sur la fibre optique : Orange et nous".
En conclusion, l’empathique Xavier Niel souligne aussi que la victoire de Bouygues est bénéfique pour la France : "c’est (Bouygues) un acteur franco-français qui paye des impôts en France, avec des actionnaires français en bout de chaîne et donc l’argent restera en France". En effet Altice, maison mère de Numericable, est un câblo-opérateur luxembourgeois.