Plusieurs titres de presse se sont intéressés cette semaine aux coulisses de la guerre dans les télécoms. Outre les offres lancées pour le grand public, certains dirigeants font un lobbying intense auprès des politiques afin de les rallier à leur cause.
C’est principalement le cas de Martin Bouygues qui « a toujours en travers de la gorge l’arrivée de Free comme quatrième opérateur de télécoms, autorisée par le gouvernement Fillon » rapporte le Canard Enchainé. Le journal satirique confirme également les accointances entre le patron du groupe de BTP et Montebourg : « Bouygues confie apprécier le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui partage son exaspération face au bradage des prix de la téléphonie mobile par Xavier Niel, le propriétaire de Free Martin en profite, en privé, pour menacer de jouer de cette bonne relation afin d’obtenir la non-reconduction de Stéphane Richard à la tête d’Orange si celui-ci n’arrête pas de louer son réseau à Free. »
Dans Le Monde, des propos encore plus violents sont rapportés. Devant Montebourg, Martin Bouygues aurait dit, en parlant du Patron d’Orange « Si c’était l’un de mes collaborateurs, il y a longtemps que je l’aurais viré ». S’il en veut tant à Stéphane Richard, c’est qu’il aurait préféré que les 3 concurrents de Free Mobile fassent front commun, qu’il résistent à Xavier Niel et qu’ils jouent la montre, afin que Free soit obligé de signer un contrat d’itinérance moins avantageux.
Mais selon le magazine Capital, Xavier Niel se moque des attaques de Montebourg. « Les Ministres passent, les entrepreneurs restent… » philosophe le patron de Free. Les deux hommes semblaient pourtant s’apprécier avant que l’un d’eux devienne ministre. Capital rapporte qu’ils discutaient à bâtons rompus 2 ou 3 fois par an avant que Montebourg n’arrive à Bercy. D’ailleurs, après leur empoignade sur Twitter, Xavier Niel avait été reçu par le Ministre et avait eu le droit de se garer dans la cour d’honneur du ministère, un privilège réservé aux puissants.
Pour autant, les attaques étaient reparties quelques semaines plus tard, lorsque Montebourg, lors des vœux à la Fédération Française des Télécoms (à laquelle Free n’appartient pas) avait fustigé l’ARCEP et l’Autorité de la concurrence et
exhorté Free à ne plus utiliser l’itinérance Orange.
Mais Montebourg sera désavoué quelques jours plus tard par le Président de la République. Ce dernier a en effet reçu Jean Ludovic Silicani, le président de l’ARCEP, en tête à tête, et lui a assuré de tout son soutien. Capital précise que Hollande et Silicani se connaissent bien, les deux hommes faisaient en effet partie de la promotion Voltaire à L’ENA.
Une situation qui fait dire avec amusement à Xavier Niel qu’il ne reste qu’un seul ami à Montebourg : Martin Bouygues.
Sources : Le Canard Enchainé, Le Monde, Capital
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox