Olivier Roussat : “si Free propose un pays en roaming par semaine, il lui faudra 27 semaines”
Après la guerre sur la 4G, ce début 2014 semble se diriger vers une guerre sur le dossier du roaming Européen. Tour à tour, les opérateurs ont annoncé leurs nouvelles offres d’itinérance depuis les pays d’Europe. Si Free a été le premier à se lancer l’année dernière proposant le Portugal, puis l’Italie, l’Allemagne, les Antilles et les Pays-Bas cette année, Olivier Roussat, PDG de Bouygues Télécom, au micro de 01NET Tv, se défend de copier le quatrième opérateur.
Pour lui, les offres successives de la concurrence et de Bouygues Télécom, c’est la réglementation européenne emmenée par Neelie Kroes qui provoqué ce nouveau terrain de jeux pour les opérateurs.
Ce chantier aurait d’ailleurs été réclamé par Bouygues Télécom lors de la publication de son livre blanc en 2009.
La baisse du tarif de gros sur l’itinérance entre pays imposé par la Commission Européenne aurait ouvert la brêche et permis aux opérateurs de proposer des tarifs aux abonnés plus attractifs.
Olivier Roussat estime que si tout le monde propose une limitation à 35 jours par an c’est "a cause des 5 semaines de congé payés." La cible est bel et bien les touristes et non les grands voyageurs.
Pour lui ce n’est pas un sacrifice des marges, c’est une libération de l’usage :"finalement avec un tarif élevé, vous ne vendez rien." Selon lui, tout le monde commençait à bloquer les données en itinérance dès qu’il arrive dans un pays étranger évitant les factures mirobolantes et donc limitant son usage.
Alors qu’il lancera ses nouveaux forfaits Sensation proposant le roaming en Europe fin février, le PDG de Bouygues n’a pu s’empêcher de tacler Free Mobile sur sa manière de s’ouvrir à l’Europe.
Olivier Roussat considère que "si Free veut proposer l’Europe au rythme d’un pays par semaine, qu’il lui faudra 27 semaines" pour s’aligner. Cela devrait lui laisser un peu de temps pour engranger quelques abonnés avant que Free ne le rattrape, à moindre coût.
Découvrez en vidéo l’intégralité de l’interview d’Olivier Roussat, PDG de Bouygues Télécom