22/11
Guerre du “Roaming” : les 60 % de marges des opérateurs pourraient partir en fumée
Si jusqu’à présent Free était le seul à passer véritablement à l’offensive sur le dossier du "Roaming", ces frais d’itinérance qui coûtent chers aux abonnés qui partent à l’étranger, cette semaine Orange et Bouygues ont rejoint Free sur le sujet laissant présager un nouveau bain de sang sur les prix.
Alors que Free a lancé hier une offre incluant 35 jours par an depuis l’Italie, seul SFR n’a pour le moment pas réagi. Bouygues a annoncé hier soir qu’il allait, dès la fin février, appliquer la méthode du quota de Free (35 jours par an) depuis l’ensemble de l’Europe vers la France et/ou les numéros français , Orange promet de son côté qu’il proposera une "véritable offre européenne"... d’ici quelques mois.
Pour l’opérateur historique, c’est un virage à 180° lui qui a férocement combattu le projet d’abolition du "Roaming" dans le Paquet Télécom de la commissaire européenne Neelie Kroes. Désormais, Stéphane Richard souhaite oublier "les luttes que nous avons pu mener par le passé."
Il faut dire que le "Roaming" rapporte gros aux opérateurs, Orange comptabilise notamment 1,5 millions de souscription à l’option Go Europe vendu minimum 5€ pour 3 jours 30 minutes et 50 SMS et 12 € pour 7 jours, 60 minutes et SMS illimités. C’est sans compter tous les clients qui ne souscrivent à aucune option lorsqu’ils partent à l’étranger et qui voient la douloureuse se présenter sur leur facture.
Selon Oddo Sécurities, le Roaming est une des dernières "grosses marges" des opérateurs. A l’heure actuelle l’itinérance représenterait de 5 à 12 % du chiffre d’affaires des opérateurs mobiles selon le pays, largement rentable pour les pays touristiques comme l’Espagne, l’Italie, la Grèce ou la France. Cette manne représenterait 8 à 10 % du chiffres d’affaires mobile d’Orange et 5 % des revenus du groupe.
Selon Oddo les opérateurs se ferait autour de 60 % de marge sur ce service. Certains opérateurs vont réfléchir à deux fois avant de sacrifier l’ensemble de cette rente.
Si la guerre du Roaming en France s’intensifie, elle pourrait de nouveau donner de nouveau l’idée à la Commission Européenne de l’abolir définitivement en Europe. Le paquet télécom présenté par Neelie Kroes et prévu pour 2014 avait finalement fait machine arrière pour ne prévoir qu’une baisse des tarifs imposés au 1er juillet 2014. A cette date, la commission exigera que la tarification à la minute au sein de l’Union Européenne ne dépasse pas les 0,19 €, le Mo tombera à 0.20 € maximum et le SMS en itinérance verra son tarif passer de 8 à 6 centimes maximum.
Source : Les Echos