Le 21 décembre 2005, les FAIs et le milieu du cinéma ont contractualisé un accord pour l’exploitation de la VOD. Cet accord étant valable un an, les producteurs, représentants des ayants droits, le secteur de l’audiovisuel et les FAIs sont actuellement en pleine renégociation (si aucun accord n’est trouvé avant le 21 décembre 2006, on basculerait dans un vide juridique).
Dans cette affaire, chacun des acteurs n’a pas les mêmes intérêts :
D’un coté les FAI souhaitent que les films soient disponibles en VOD en même temps que la location de DVD ainsi que la possibilité de proposer des abonnements, d’un autre Canal+, le premier financeur du cinéma français, voit d’un mauvais œil la possibilité de souscrire à des abonnements, en particulier si des films récents y sont proposés ( puisque ce type de formule se rapprocherait trop du modèle de Canal+) et enfin certains producteurs de cinéma veulent faire participer les FAI au financement du cinéma, lutter contre le piratage et préserver leur marges.
Si certains producteurs voient en la VOD une avancée pour contrer le piratage et une nouvelle source de profits, d’autres sont beaucoup plus sceptiques. C’est le cas de Nicolas Sedoux, le président de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle et président du conseil de surveillance de Gaumont, que le journal Les Echos a interviewé.
Selon lui :
– Le fait qu’un film soit disponible plus tôt en VOD ne luttera pas contre le piratage (position qui est difficilement défendable tant il est évident que si les internautes n’ont pas le choix entre un téléchargement légal et un téléchargement illégal, ils se tourneront vers le téléchargement illégal)
– La VOD rapporte moins aux producteurs que les autres supports : une place de cinéma rapporte plus que la vente d’un DVD qui rapporte elle-même plus que la location par VOD (Nicolas Sedoux oublie cependant de comparer la VOD à la location de DVD, ce qui est pourtant le modele économique qui s’en rapproche le plus). Il précise également qu’un film comme Palais Royal (produit par Gaumont) a fait 2,4 millions d’entrées en salle, a comptabilisé 240 000 ventes de DVD et occasionné seulement 24 000 actes d’achats en VOD. Il souhaite donc que le développement de la VOD ne se fasse pas au détriment des autres supports.
– Enfin il se réjouit des annonces récentes de France Telecom (qui a annoncé se lancer dans la production cinématographique) et y voit une nouvelle source de financement pour le cinéma grâce à ses moyens considérables.
La position de Free est quant à elle identique aux autres FAI alternatifs : délai de disponibilité des films calqué sur celui de la location de DVD (6 mois contre 33 semaines actuellement), afin de lutter contre le piratage et possibilité de proposer des formules d’abonnement.
On voit donc que les négociations ne seront pas faciles et qu’elles ne se feront pas forcement à l’avantage du consommateur qui a lui intérêt à ce que la concurrence puisse s’exercer entre les différents formats afin de faire baisser les prix et que soient proposés de nouveaux services.
Source : Les Echos (acces payant)
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