Les Echos publient ce soir une lettre de Maxime Lombardini le DG de Free, adressée à Jean-Yves Charlier et Olivier Roussat, les PDG de SFR et Bouygues Télécom, dans lequel il demande à faire partie de l’accord de mutualisation des réseau mobiles que les deux opérateurs sont en train d’élaborer. Une lettre dont l’Autorité de la concurrence et l’Arcep ont été mises en copie.
« Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l’accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur. De plus, un tel accord pourrait être juridiquement critiquable, écrit Maxime Lombardini, le directeur général de d’Iliad, laissant entendre qu’il pourrait saisir la justice ou le gendarme de la concurrence. Nous souhaiterions donc recevoir de votre part, avant l’achèvement de vos discussions, une proposition raisonnable d’accueil des fréquences de Free Mobile en “RAN sharing” [partage des équipements actifs] sur le réseau que vous envisagez de mutualiser. » indique le directeur général de Free dans ce courrier.
En réponse à cette demande, SFR a indiqué
aux Echos n’opposer
« aucune forme de refus », mais a jugé la démarche « prématurée » puisque
« la construction de l’accord à deux est loin d’être aboutie sur les plans technique et juridique ».
Bouygues Télécom et SFR ont commencé à échafauder leur projet de partage de réseau depuis 6 mois, et la demande de Free pourrait retarder leurs plans. Mais Maxime Lombardini se défend de vouloir perturber l’accord entre les deux opérateurs.
« Nous ne souhaitons pas gêner l’accord Bouygues Telecom-SFR, nous voulons simplement qu’ils nous proposent une offre d’accueil sur une partie de la zone. Techniquement, cela ne pose pas de problème et économiquement cela a beaucoup de sens pour toutes les parties »,
a-t-il expliqué aux Echos précisant que
« mettre en commun les réseaux sur 60 % de la population, cela veut dire un réseau unique sur plus de 80 % du territoire, c’est une consolidation qui ne dit pas son nom, surtout s’il y a également mutualisation de fréquences. »
L’ARCEP est favorable à la mutualisation, mais Free pourrait bien se retrouver seul entre d’un coté Bouygues-SFR et de l’autre Orange. La demande faite à Bouygues et SFR a donc pour objectif de trouver un partenaire pour la mutualisation, mais elle pourrait également faire réagir Orange, qui risquerait de se retrouver seul face à ses trois concurrents s’il ne négociait pas d’accord de partage de réseau avec Free.
La carte de mutualisation proposée par Free (source
Les Echos)