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4G : L’UFC-Que Choisir dénonce la désinformation des opérateurs et dépose plainte contre Orange et SFR
Ce matin, lors d’une conférence de presse à laquelle participait Univers Freebox, l’UFC Que Choisir a dévoilé les résultats d’une étude sur la 4G, « qui met en lumière l’existence d’un intolérable décalage entre la communication des professionnels et les réelles prestations vendues aux consommateurs. »
Pour réaliser cette étude, le prestataire choisi par l’UFC a sillonné les rues de Paris dans une voiture dédiée à ce type de mesures techniques. Ces tests d’accessibilité permettent de tester l’effectivité de l’accès aux réseaux 4G des opérateurs, "seul indicateur pertinent pour mesurer l’étendue réelle d’un réseau". Ainsi, il est possible de tester dans la pratique la validité des cartes de couverture présentées par les opérateurs auxquelles se réfèrent les consommateurs qui souhaitent s’assurer de la disponibilité du service 4G avant de souscrire à une offre 4G.
Pour cela des vérifications sur la possibilité d’échanger des données en 4G ont été faites à partir des mêmes terminaux de base pour chaque opérateur (un Samsung Galaxy S3 4G). Plus précisément, les mesures d’accessibilité sont basées sur la tentative de chargement d’une page web de 512 octets, qui, en théorie, en 4G, devrait être chargée quasi instantanément.
Ce test in situ a été réalisé du 3 au 17 octobre 2013, sur un parcours couvrant 80 % de la voirie parisienne, sans qu’une zone ne soit privilégiée. Pendant cette enquête de terrain, 66 483 mesures ont été faites afin d’offrir un aperçu pertinent de l’accessibilité réelle à la 4G à Paris.
L’UFC Que Choisir donne un carton rouge à Orange et SFR
Les opérateurs ont voulu faire de Paris la « vitrine » de la couverture 4G en annonçant chacun une présence quasi-intégrale. Or, d’après les tests de l’UFC Que Chsoir, le réseau 4G d’Orange n’est disponible que sur 79,3% de la capitale, oubliant toute une partie sud-ouest de la ville. Quant à SFR, l’opérateur couvre moins de 75% de ce territoire, laissant de nombreuses poches de vide. Ces chiffres laissent craindre le pire sur l’accès réel de la 4G dans des territoires français moins visibles. Seul Bouygues affiche des résultats proches de ses annonces, avec une couverture de 99,4%.
Des débits qui ne pourront être atteints, même en théorie
Outre la couverture, l’association de consommateur dénonce également des débits surévalués qui ne peuvent être atteints, même en théorie. L’UFC Que Choisir a explique qu’il n’y avait pas une mais 3 « 4G ». Pour la 4G les opérateurs utilisent en effet soit des antennes 800 MHz, soit des antennes 2 600 MHz, soit un « mix » des deux. Or, seules les antennes 2 600 MHz, adaptées aux zones denses, permettent d’atteindre les débits annoncés.
Enfin l’UFC reproche aux opérateurs d’entretenir la confusion entre haut débit et très haut débit. Sur son site internet, Orange assimile ainsi la « H+ » à du très haut débit et SFR assimile le « Dual Carrier » à du très haut débit. L’ARCEP est pourtant claire sur ce point puisqu’elle indique que le très haut débit mobile commence à partir d’un débit d’au moins 60 Mbit/s. Or la H+ et le Dual Carrier de SFR, sont des technologies n’offrant qu’un débit maximum théorique descendant de 42 Mbit/s et elles ne peuvent donc être présentées comme du « Très haut débit mobile »
Au vu des résultats de son étude, l’UFC-Choisir dépose plainte contre Orange France et SFR :
Contre la société Orange France pour pratiques commerciales trompeuses :
– en raison de l’anormal décalage entre la carte de couverture de la ville de Paris que l’opérateur propose sur son site Internet et l’accessibilité effective à son réseau 4G ;
– en raison d’une publicité comparative laissant penser aux abonnés à ses forfaits 4G qu’ils accèderaient à la 4G avec un débit maximum théorique de 150 Mbit/s sur l’ensemble des zones où la technologie serait disponible ;
– en raison de l’assimilation faite par l’opérateur de la H+ et du très haut débit mobile.
Contre la société SFR pour pratiques commerciales trompeuses :
– en raison de l’anormal décalage entre la carte de couverture de la ville de Paris que l’opérateur propose sur son site Internet et l’accessibilité effective à son réseau 4G ;
– en raison de l’assimilation faite par l’opérateur du Dual Carrier et du très haut débit mobile.
Par ailleurs, face aux multiples dysfonctionnements qu’elle constate, l’UFC-Que Choisir demande à l’ARCEP :
– De créer dès à présent un Observatoire de la 4G, chargé de suivre en temps réel le déploiement du réseau de cette nouvelle technologie et de garantir la validité des allégations des opérateurs, aussi bien sur les couvertures que sur les débits ;
– D’imposer aux opérateurs téléphoniques de distinguer dans les cartographies de la 4G qu’ils proposent aux consommateurs les zones selon les débits maximums théoriques que les technologies qui les couvrent autorisent.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox
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