4G : vers une aggravation de la fracture numérique ?
Si la 4G fait son apparition dans les grandes villes, dans les campagnes, c’est la soupe à la grimace. Pour certains, comme à Maresville dans le Pas-de-Calais, la 4G passe à 15 Km, quand cette petite commune de 93 habitants doit encore se contenter de la cabine téléphonique du village. "Nous, on se bat encore pour avoir le téléphone portable. Il y a six mois une antenne a été installée, désormais ça passe avec Bouygues et Orange, mais toujours pas chez SFR qui continue de nous faire des promesses" raconte le maire du village.
"Ça passe" ne veut pas dire être couvert loin de là ! D’un côté du trottoir, le réseau capte le signal pas de l’autre côté de la route. A l’intérieur des bâtiments, les habitants n’espèrent même pas utiliser leur téléphone portable. Un administré interrogé par le journal La Voix du Nord se lâche : "je n’ai jamais de 3G, mais du Edge, le Minitel de l’accès internet. Ca va pour les mails, mais pour une vidéo… Ils doivent se dire que nous les paysans, les ploucs, on n’a pas besoin d’Internet. "
Une situation qui n’est pas isolée, de nombreuses zones blanches et grises sont quasi coupées du monde, quand d’autres sont en pleine course au débit. À Cormont un peu plus loin, la situation est presque risible. Médecin et gendarmes doivent laisser leur portable à l’entrée des bâtiments pour rester joignables. Le maire annonce même que les habitants "se servent surtout de leur téléphone pour les photos ou la calculette" dans l’enceinte du village. Il faut aller sur le bord d’une route à 4 Km pour capter le signal.
À la différence des grandes villes, pas de grand débat sur la nocivité des ondes électro-magnétiques. Le maire a même proposé le toit de l’église pour y poser une antenne-relais. Résultat, il "attend toujours."Ce ne sont pas vraiment des zones blanches aux yeux de la réglementation. À partir du moment ou un des opérateurs couvre la zone, les autres opérateurs n’ont pas obligation de s’y installer, ils concèdent donc regarder "la rentabilité".
Pour un opérateur, "le client peut se servir de son Smartphone au travail ou en voyage… […] on ne peut pas faire une étude sur chaque maison pour dire, attention, dans votre salle de bains ça capte mal." Pour un autre opérateur la seule solution proposée sont les femtocells. Mais entre la salle de bains et la vallée sans réseau, il y a quelques kilomètres de différence. En tout cas, le Très Haut Débit pour tous, n’est pas pour maintenant, certains réclamant seulement "le réseau pour tous. "
Source : La Voix du Nord