A l’heure où la Commission Européenne tente de mettre en place les premières bases d’un Marché Unique Européen des Télécoms pour les 27 Etats Membres (+ la Suisse), Stéphane Richard, PDG semble nostalgique de la CECA, la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, née en 1951 et enterrée en 2002, l’arrière grand-mère de l’Union Européenne telle qu’on la connaît.
Dans les colonnes de
La Tribune, Stéphane Richard a déclaré que cette
"Europe unifiée des télécoms" pourrait ressembler à la
"Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier : nous pourrions constituer une communauté du digital, une Europe du Numérique."
Cette institution qui comprenait six pays à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas, fonctionnait un peu comme une
ARCEP du charbon et de l’acier. Le concept de la CECA était de
"soutenir massivement les industries européennes du charbon et de l’acier pour leur permettre de se moderniser, d’optimiser leur production et de réduire leurs coûts, tout en prenant en charge l’amélioration des conditions de vie de leurs salariés et leur reclassement en cas de licenciement."
Le PDG d’Orange qui s’était farouchement
opposé à une nouvelle baisse des coûts du roaming européen, rêve maintenant d’un rapprochement avec l’opérateur historique allemand , Deutsche Telecom. Selon lui ce "
pourrait être un beau projet très intéressant si on y pense de facon romantique, sur la dynamique politique, sur la taille de l’Europe."
Beaucoup, y compris le commissaire Européen, Joaquin Almunia, considèrent qu’il y a trop d’opérateurs en Europe. Pourrait-on imaginer que cette "CECA des télécoms", dans la vision de Stéphane Richard, coïncide avec
les discussions menées depuis le début d’année entre six opérateurs Européens : l’allemand Deutsche Telecom, Telecom Italia, l’espagnol Telefonica, le néerlandais KPN et le belge Belgacom ?
Si l’opérateur d’origine Espagnol a remplacé le Luxembourg dans cette "CECA", ils sont bien six, et surtout implantés dans la majorités des pays de l’Europe des 27+1. Ces récentes déclarations laissent-elles sous entendre une réunion de ces six mastodontes des télécoms européens aux dépends des "petits opérateurs" Européens ? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais ils auraient toutes les raisons de se méfier.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox