Xavier Niel : Free « un fonctionnement qui tient de la start-up, pas du grand groupe »
Interrogé par le magazine Belge Trends, Xavier Niel fondateur et directeur de la stratégie du Groupe Iliad / Free a réaffirmé son ambition de s’attaquer au marché Belge dès que l’occasion se présentera.
En France, avec sa stratégie agressive sur les offres et les prix, l’opérateur a déjà séduit plus de 6 millions d’abonnés en un an et demi. S’adjugeant 9% de part de marché, quand les autres opérateurs hurlent à la crise des télécoms, la maison mère de Free affiche une augmentation de son chiffre d’affaires de près d’un milliard d’euros (3 milliards en 2012 contre 2 milliards en 2011).
Soupe à la grimace pour les uns, euphorie chez Free, pour Xavier Niel il n’y a pas de hasard. Le secret de la baisse des prix en gardant des marges suffisantes tient dans son mode de fonctionnement hors norme en France et émergent aux Etats-Unis : La nouvelle Economie.
Xavier Niel conteste le modèle général français : « pour moi, ce sont les autres qui sont hors norme. En France, domine un capitalisme fermé, avec des dirigeants toujours issus des mêmes grandes écoles, qui ne se renouvellent pas ou pas assez. »
Le fondateur de Free a une toute autre vision de son entreprise. Entreprise dans laquelle il refuse que l’on l’appelle patron, il n’est que le directeur de la stratégie et à ce titre n°4 de son entreprise. La hiérarchie est bousculée : « chez Free, on est cash avec tout le monde. On a un rapport plutôt décomplexé à l’argent, ce qu’il représente ce qu’on peut en faire, ce qu’on doit en faire. Les dirigeants ont des salaires relativement faibles, mais ils sont également rémunérés par des stock-options et donc ils sont concernés pas le fonctionnement de l’entreprise. »
Pour Xavier Niel, Free est une entreprise « qui tient de la start-up, pas du grand groupe. L’objectif de Free est de créer des produits de rêve accessibles au plus grand nombre. ».
A ce titre, l’actionnaire majoritaire de Free préconise le "fait-maison", après avoir été un « self-made-man », Xavier Niel se prononce en faveur d’une « self made entreprise ». Pas de cabinets de consulting aux honoraires extravagantes ou de multiples sous-traitant, la R&D se réalise en interne, avec des équipes en nombre limité. Cette stratégie sans sous-traitance s’applique sur tous les volets de l’entreprise. Seul le hardware, après dessins en interne, est envoyé en République Tchèque ou en Chine pour la construction des box.
Pour autant, l’innovation constante est une des clés du succès de Free :
« Nous sommes l’opérateur le plus High Cost de France, dans le sens où l’argent que nous gagnons est dépensé pour le bien-être des abonnés et des salariés, pas seulement pour la fortune des ses dirigeants. En France, il y a un problème de redistribution de la richesse et de la fortune. »
Après avoir été le Trublion des Télécoms, Xavier Niel deviendra-t-il le Robin des Bois du pouvoir d’achat : « Je suis parti de rien et je repartirai avec rien ; entre les deux il faut que je fasse quelque chose de mon argent. »
Source : Trends