Affaire Tapie : Christine Lagarde enfonce le clou sur Stéphane Richard
L’affaire Tapie va de rebondissements en rebondissements, c’est l’actuelle patronne du FMI et ex-ministre de l’économie, mise en cause qui s’est exprimée devant la Cour de Justice de la République. Lors d’une audition marathon le 23 mai dernier, l’ex ministre de l’Economie s’est tout simplement dédouanée en rejetant de manière détournée toute la responsabilité des irrégularités du dossier sur son ancien directeur de cabinet, Stéphane Richard.
D’après Christine Lagarde, c’est même Stéphane Richard lui-même qui l’aurait informé du dossier en cours : "il m’a dit que l’arbitrage était envisagé. Il m’a demandé si je voyais un obstacle au principe de l’arbitrage. Je lui ai répondu que je ne voyais pas d’obstacle. J’estime à l’heure actuelle, que j’aurais pu avoir plus d’informations dans le processus de la décision que j’étais amenée à prendre de ne pas m’opposer d’aller à l’arbitrage."
Des irrégularités que l’ex-ministre aurait découvertes "a postériori" et estime qu’elle "aurait dû être plus méfiante." La ministre de l’économie n’était donc au courant de rien, pas même des interventions de Claude Guéant, ex secrétaire général de l’Elysée. "Cela étant, je savais parfaitement que M. Tapie pratiquait l’entrisme de façon systématique".
La ministre de l’économie de l’époque n’aurait pas non plus écrit une lettre adressé au président de l’EPFR (établissement publique de financement et de restructuration) dans laquelle elle donne des instructions sur un éventuel arbitrage. L’actuelle directrice du FMI, entendu en temps que "témoin assisté" se dédouane la encore en chargeant son directeur de cabinet de l’époque : "Je constate que cette lettre comporte une signature résultant de l’utilisation de la griffe. Je précise que la griffe ne pouvait être utilisée qu’avec les accords préalables du chef de cabinet ou de son adjoint, d’une part et du directeur de cabinet d’autres part" en la personne de Stéphane Richard.
Stéphane Richard a depuis été entendu, placé en garde à vue puis mis en examen pour "escroquerie en bande organisée"..
Source : Le Monde