Neelie Kroes en a fait sa priorité. Si la création d’un marché unique des télécoms est un dossier brûlant pour la Commission Européenne, l’abolition du roaming en 2015, annoncé par la Commissaire Européenne chargée de la société numérique, ne plait pas à tout le monde, surtout en France.
Les annonces de la Commission Européenne ont fait bondir la Fédération Française des Télécoms par l’intermédiaire de son délégué général Yves le Mouël : "c’est la poursuite de la même politique consumériste." Des propos soutenus par la ministre délégué à l’économie numérique, Fleur Pellerin qui estime que "la fin du Roaming en Europe serait un coup assez dur porté aux marges des opérateurs.Le gouvernement n’est pas tout à fait satisfait des propositions de la commission sur le marché unique des télécoms." Il faut dire que les marges sont juteuses. Jusqu’au 1 er juillet 2013 le coût du roaming internet peut grimper jusqu’à 0.70 € par Mo et tombera à 0.45 € / Mo à cette date, les appels sortant seront plafonnés à 0.19 €/min et 0.06€/min pour les appels entrant.
L’ARCEP et son directeur général , Benoit Loutrel, s’oppose à cette annonce qu’il juge précipité"on ne peut pas décréter la fin du roaming. C’est un résultat auquel la constitution d’un marché unique aboutira. Pas un moyen."
Chacun y a des intérêts particuliers. Pour les opérateurs, il s’agit de conserver des marges assez extraordinaires sur le dos des abonnés qui voyagent. Les Etats ne veulent pas perdre le pouvoir d’attribuer des licences à prix d’or pour combler leur déficit et le régulateur ne veut pas d’un super-régulateur européen pour le chapeauter.
Une vision des télécoms que ne partage pas Gerard de Graaf, responsable de la direction en charge des réseaux de communication à Bruxelles :
"Les opérateurs doivent pouvoir fournir un service numérique partout et les consommateurs doivent pouvoir profiter de ces services partout. La fragmentation du marché est un frein au développement de l’économie numérique. On a toujours 27 marchés nationaux. les opérateurs ne sont donc pas en mesure de profiter des économies d’échelle sur un marche de 500 millions de consommateurs. Il faudra toujours un régulateur national pour réguler la boucle locale de l’opérateur historique."
Un statut quo qui pourrait de débloquer ou attiser les tensions en juillet lorsque la Commission Européenne fera ses propositions de marché unique.
Source : Les Echos
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