Affaire Tapie : la tête de Stéphane Richard sur le plateau d’Arnaud Montebourg ?
Bercy pourrait bien avoir enfin la tête d’un opérateur. Les rumeurs sur le remplacement de Stéphane Richard à la tête d’Orange avant la fin de son mandat qui s’étaient tassées depuis quelques mois, reviennent de manière plus officielle. En effet, nous vous le rapportions au mois de janvier, l’actuel PDG d’Orange était, avant sa prise de fonction, directeur de Cabinet de La Ministre de l’Economie mise en cause dans l’affaire Tapie.
Alors que l’audition de Stéphane Richard devant la justice est prévue pour le 10 juin prochain, l’avenir du PDG d’Orange se décide déjà. Le ministre du Redressement Productif a d’ores et déjà prévenu : "si Stéphane Richard est mis en examen, il lui sera difficile de rester. Jérome Cahuzac a démissionné alors qu’il n’était pas mis en examen. Nous devons tous être exemplaires, ministres et patrons de grandes entreprises publiques."
Montebourg fait savoir qu’un successeur sera en état d’être nommé si l’ex directeur de cabinet de Christine Lagarde était mis en cause. Selon un proche de François Hollande, Stéphane Richard pourrait faire office de bouc émissaire : "Dans cette affaire, il va falloir un fusible. Pour raison d’Etat personne ne veut inquiéter Christine Lagarde à la tête du FMI. Et en plus elle s’est bien défendue."
Des nouvelles qui ont vivement fait réagir Stéphane Richard qui en appelle au soutien de l’Elysée : "J’ai eu l’assurance de François Hollande que je resterai à mon poste, et aussi celle de David Azéma, le patron de l’Agence des participations de l’Etat. C’est vraiment irresponsable d’agiter ainsi les esprits, au risque de déstabiliser un groupe de 170 000 salariés dans le monde. Ma position personnelle dans l’affaire Tapie, c’est qu’elle n’a rien à voir avec mes responsabilités à la tête d’Orange. Si ma mise en examen devait advenir, c’est à mon conseil d’administration et à lui seul de statuer sur mon cas. Les représentants de l’Etat (NDLR actionnaire à 27%), pourront y exprimer leur position, M. Montebourg n’est pas le seul à décider."
Stéphane Richard s’était déjà opposé à l’interventionnisme d’Arnaud Montebourg dans l’échec du dossier Dailymotion-Yahoo.
Source : Le Monde