Mais pour Xavier Niel, il s’agit d’un mal pour un bien. « Si on ne fait pas ça aujourd’hui, les abonnements vont grimper de 5 à 15 euros par mois, juste pour payer le surplus de la bande passante de Google. Mieux vaut une petite crise des débits maintenant que des prix élevés demain. Chaque jour, j’espère qu’on aura la solution. En attendant, on ne bride l’accès à personne, mais on arrête l’escalade : on a un tuyau d’une certaine taille pour le trafic de Google et on n’en rajoute pas »
Rapidement, une polémique s’est propagée sur le web concernant les chiffres avancés.
Numerama rapportait ainsi les informations de l’ARCEP pour connaitre le coût de l’interconnexion entre Free et Google/YouTube :
"les coûts supportés par un FAI pour assurer sa connectivité mondiale sont très réduits, de l’ordre de la dizaine de centimes d’euros par abonné fixe et par mois", assurait aussi l’Arcep.
"Ils sont généralement proportionnels au trafic, mais pèsent peu dans le coût total. Ces coûts, qui correspondent majoritairement à des coûts de transit, sont par ailleurs peu susceptibles d’augmenter significativement car, jusqu’ici, la croissance du trafic échangé entre opérateurs s’est accompagnée d’une baisse du prix du transit".
Le Monde arrive à la même conclusion : « Le coût de cette connexion à YouTube est bien marginal dans les frais de Free. »
Free estime le coût du Mbit/s à 3 euros
En 2010, alors qu’il y avait déjà eu le même type de problème avec YouTube, Xavier Niel reprenait à peu prêt les mêmes chiffres qu’annoncés dans l’interview de 01 net. Il nous avait alors détaillé un peu plus ce qu’il y avait derrière ces chiffres : « Aujourd’hui [NDLR : en 2010 donc] avec 4,5 millions d’abonnés à Free qui ont du 10 Mbit/s (en moyenne), il y a un trafic de l’ordre de 1 Terabit/s en pointe, soit environ 200 kbit/s par abonné. Si maintenant You tube décide de lancer un produit de TV en direct, en HD, avec un flux de 10 Mbit/s, et que en pointe 20% des abonnés l’utilisent, soit 1 million d’abonnés qui consomment 10 Mbit/s = 10 Tbit/s de plus. Cela représenterait 30 millions d’euros par mois, soit 6 euros par mois et par abonné. Dans ces conditions, il ne resterait que 2 solutions pour Free (ou les autres opérateurs) : soit augmenter les abonnements de 6 euros, soit faire payer You Tube et donc Google (sachant que c’est lui qui s’offrirait 100% des profits). »
En effet, le chiffre de « quelques dizaines de centimes » avancé par l’ARCEP ne concerne que le transit international. Or Free avait indiqué à Univers Freebox qu’il estimait le coût de revient du Mbit/s était de 3 euros. Ce montant comprenant le transit international, mais également le transit national et le transit local. La polémique sur les chiffres semble donc venir du fait que le référenciel de calcul des coûts du transit n’est pas le même.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox