Les différents opérateurs continuent à opposer leurs arguments à propos de la réutilisation des fréquences 1800 MHz pour faire de la 4G.
Challenges.fr a ainsi demandé à Pierre Louette, le Secrétaire général d’Orange et Olivier Roussat, le DG de Bouygues Télécom de répondre à 5 questions.
Orange, comme les autres concurrents de Bouygues Télécom, sont opposés à ce refarming 1800. Pierre Louette explique « Les opérateurs mobiles ont obtenu en 2011 le droit d’utiliser de nouvelles fréquences pour faire de la 4G, celles des bandes 800Mhz et 2,6GHz, au terme d’un processus d’enchères qui a rapporté 3,6 milliards d’euros à l’Etat. Nous avions demandé à ce que le processus de refarming soit réalisé avant les enchères comme dans tous les autres pays européens, ce qui a été refusé. Au contraire, les fréquences ont été valorisées sur la base d’un refarming n’intervenant pas avant 2014 et s’échelonnant jusqu’en 2020. L’autoriser maintenant reviendrait à changer les règles du jeu en cours de route… cela se fait rarement au bénéfice de tous les joueurs ! » Il précise également « Le refarming permettrait à Bouygues de ne pas déployer de nouvelles infrastructures, en réutilisant les équipements en place. L’impact sur les investissements de cet opérateur serait donc mécanique. Au-delà de Bouygues, la baisse des investissements se répercuterait sur l’ensemble de la filière, à commencer par les équipementiers comme Alcatel-Lucent, dont nous sommes client. »
Les arguments d’Olivier Roussat sont bien sûr opposés, il estime que « le très haut débit mobile contribuera à la croissance et à la compétitivité de nos entreprises. En effet, grâce aux nouveaux usages permis par la 4G, un nouvel écosystème pourra se développer, qui contribuera à générer de l’activité et des emplois. ». Le DG de Bouygues Télécom a également tenté de montrer que cette autorisation aurait un avantage pour Free Mobile : « il s’agit de permettre à un opérateur qui, comme Free Mobile, ne dispose pas de fréquences 1800 d’en récupérer. Ce processus a été annoncé par le régulateur dès 2010. Il est, en outre, fortement encouragé par la Commission Européenne. Aujourd’hui, plus de 30 opérateurs dans 20 pays européens ont d’ores et déjà déployé la 4G sur la fréquence 1800. »
Free Mobile intervient également dans le débat à plusieurs niveaux. Olivier Roussat estime qu’Orange a « privilégié un déploiement très rapide sur ses fréquences 2,6 GHz et a choisi d’affecter ses fréquences 1 800 à l’accueil de Free Mobile. Nous prenons acte de cette stratégie, mais nous n’avons pas à en subir les conséquences. »
Même si l’autorisation de réutilisation des fréquences 1800 MHz permettrait à Free d’en récupérer une partie, l’opérateur y reste opposé. Il a ainsi envoyé un rapport à l’ARCEP
prévoyant 2500 suppressions d’emplois si Bouygues était autorisé à utiliser les fréquences 1800 MHz pour la 4G
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox