Les rumeurs concernant la vente de SFR avait bien un fond de réalité. Malgré des propos parfois contradictoires de la part des dirigeants de SFR, Jean-François Dubos, le président du directoire Vivendi, a été un peu plus clair quant aux objectifs de son groupe, dans
une interview accordée aux Echos. Pour lui, l’avenir de Vivendi est dans les médias.
« Nous avons tous les atouts pour nous affirmer comme un leader européen, voire mondial, dans les contenus et les médias. Dans ce domaine des contenus il y a un vrai marché en croissance. Il y a des clients-les grandes plates-formes numériques-et nous avons des savoir-faire et des champions mondiaux : La Musique, Canal+ et les Jeux. L’avenir de Vivendi s’inscrit dans cette direction, dans les contenus et les médias. » annonce Jean-François Dubos
Concernant la vente de SFR, le président du directoire Vivendi, qui valorise cet actif à 20 milliards, ne donne aucune date, mais affirme qu’il « y a trop d’opérateurs -plus de cent-en Europe. Dans les années à venir, nous assisterons fatalement à une recomposition de cette filière en plein bouleversement. ». Et de préciser qu’en France, le paysage des télécoms « a complètement changé en un an du fait des décisions prises par le précédent gouvernement et par le régulateur. Les marges se réduisent, les taxes augmentent et les investissements vont évidemment en pâtir. Nous allons donc fatalement à terme vers une restructuration du secteur. »
Pas encore d’offres fermes
Vivendi est actuellement en train dévaluer ses actifs dans les télécoms. Mais pour le moment, il n’a pas encore reçu d’offres formelles. « Notre filiale SFR a beau souffrir en ce moment, c’est tout de même une très belle entreprise et le sixième opérateur européen. Nous procédons donc à une revue de la valorisation de tous nos actifs télécoms. Et je confirme que nous n’avons pas encore d’offres formelles sur ces actifs. » indique Jean-François Dubos. Outre SFR, Vivendi étudie également la vente de ses autres actifs dans les télécoms : Maroc Télécom et le Brésilien GVT.
Dans tous les cas, un rapprochement avec un des opérateurs télécoms français sera très compliqué pour SFR. Bruno Lasserre, le Président de l’Autorité de la concurrence, indiquait en effet la semaine dernière, que centaines fusions ne seront pas possibles. «Il est clair que certaines configurations de rapprochement se heurteraient à un refus net de notre part, même avec des remèdes. Elles seraient strictement impossibles. Nous veillerons à maintenir la concurrence ».
C’est pourquoi Vivendi pourrait également se diriger vers une mutualisation des réseaux. "Nous attendons l’avis de l’Autorité de la concurrence sur la mutualisation des réseaux. Pour SFR, cela pourrait être une direction intéressante" a ainsi expliqué Jean-François Dubos.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox