L’Autorité de la concurrence a rendu ce matin sa décision faisant suite à une saisine de Bouygues Télécom d’octobre 2006, dénonçant les offres de type trois numéros Orange ou SFR illimités. Bouygues reprochait à ces offres, destinées à libérer les usages " famille " des abonnés, d’avoir favorisé les deux opérateurs les plus importants, quoique non dominants, du marché. L’Autorité a ainsi sanctionné France Télécom, Orange France et SFR à un montant total de 183,1 millions d’euros ( 117 millions pour Orange et 66 millions pour SFR) pour avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la téléphonie mobile.
Orange a déjà réagi à cette décision en expliquant que "Bouygues fait condamner les offres illimitées famille qui ont ouvert la voie à l’illimité mobile. Une décision qui fait l’impasse sur les réalités du marché mobile. A une époque où les offres illimitées vers tous les numéros de tous les réseaux n’étaient pas encore soutenables économiquement, de tels forfaits constituaient pourtant une première expérience de l’abondance mobile, plébiscitée aujourd’hui par les consommateurs.
Bouygues prétend n’avoir pu lutter à armes égales avec Orange et SFR sur ces offres illimitées du fait de la taille limitée de son parc d’abonnés et de son statut, à l’époque, de dernier entrant. Pourtant, Bouygues bénéficiait parallèlement de la rente que lui a assuré la régulation télécom pendant plus de 15 ans, à travers des tarifs élevés de terminaison d’appels (près de deux milliards d’euros). L’opérateur a préféré développer l’un des ARPU les plus élevés d’Europe plutôt que d’animer le marché avec des offres restituant tout ou partie de cette rente au consommateur.
Nous regrettons une stratégie de marché de Bouygues systématiquement contentieuse face aux innovations de ses concurrents, plutôt qu’une stratégie commerciale dont l’efficacité est démontrée par les évolutions du marché mobile ces dernières années."
Orange annonce par ailleurs qu’il exercera ses recours devant les autorités judiciaires contre cette décision de l’ADLC et précise que cette condamnation de 117 419 000 d’euros a été anticipée dans les comptes du Groupe.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox