L’excuse était toute trouvée par SFR : Si on doit licencier, c’est à cause de l’arrivée de Free Mobile. Un discours qui a peu à peu évolué pour parler de réorganisation de l’entreprise, jusqu’au jour ou la presse a dévoilé que le plan de licenciement avait commencé à être préparé un an avant l’arrivée de Free Mobile.
Mercredi, le couperet est tombé, SFR annonce la suppression de 856 postes ( 1 123 suppressions et 267 créations). Mais pour les syndicats, le temps est fini où il fallait défendre leur entreprise face à l’arrivée de Free Mobile, un autre discours a été tenu depuis cette annonce. C’est Vivendi qui est maintenant visé et les syndicats dénoncent des « licenciements boursiers » dans la perspective de revendre SFR. « Le résultat brut d’exploitation 2012 devrait se maintenir au-delà des prévisions, autour de 3,2 milliards d’euros, garantissant plus de 1 milliard de dividendes, en ligne avec les 14 milliards distribués au cours des dix dernières années » ont indiqué les syndicats aux Echos.
Pour Damien Bornerand de la CGT, toujours dans Les Echos « ces suppressions de postes ne constituent pas un enjeu économique. Le but c’est d’améliorer la compétitivité, alors que l’entreprise est extrêmement bénéficiaire, pour ensuite vendre SFR ». Les syndicats rappellent par ailleurs que « les charges de personnel sont inférieures à 7% du chiffre d’affaires » et que « l’impact de ce plan sur la rentabilité ne dépassera pas 1% »
Pourtant il ne semble pas que les salariés aient moins de travail depuis l’arrivée de Free Mobile. « On nous laisse entendre que ce sont les salariés qui perturberaient l’efficacité de SFR par leur présence. Moi, je vois surtout des salariés qui croulent sous le boulot, qui font des heures sup non déclarées et qui vont se retrouver encore plus surchargées » indique Damien Bornerand à l’Humanité. Et, le syndicaliste pointe le véritable responsable, à son sens, de ces suppressions d’emplois : « Ce n’est pas à cause de Free que SFR a choisi de verser 1,458 milliards d’euros de dividendes en 2011 ! »
D’ailleurs, la CGT pointe que les suppressions de postes ont commencé bien avant l’arrivée de Free Mobile. Selon ses calculs l’opérateur auraient supprimé 4000 emplois depuis 2005, que ce soi par le biais d’externalisation, de mobilité ou de départs volontaires, entrainant un sous-effectif dans tous les services.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox